Le rang des autorités à Biure.
Dans le cadre de ses activités transfrontalières, hier, samedi 5 avril 2025, la délégation générale du Souvenir Français pour les Pyrénées-Orientales organisait une journée de cohésion et de formation de la section de ses jeunes porte-drapeaux dans le village de Biure – 223 habitants, province de Gérone, comarque de Alto Ampurdà n -, en Espagne
La remise du drapeau des Anciens de la 2e DB.
Les jeunes porte-drapeaux.
Cette section porte le nom de Pierre Bayle, jeune tambour natif de Tourreilles d’Aude près de Limoux, engagé volontaire dans l’armée de la République, tombé au champ d’honneur le 1er novembre 1794 à l’âge de 11 ans et 9 mois sur les hauteurs de la commune, lors de la guerre contre l’armée royale espagnole.
Précédés de Jean-François, jeune tambour battant la diane pour évoquer Pierre Bayle, les porte-drapeaux sont arrivés en cortège puis se sont positionnés autour de la stèle des Anciens Enfants de Troupe érigée en sa mémoire près de l’endroit où il fut mortellement blessé par l’éclat d’un boulet explosif.
Deux jeunes porte-drapeaux reçurent des mains du général Gilles Glin et de François-Xavier Pujol de Salas, consul honoraire de Gérone, leur insigne et leur diplôme national de porte-drapeau délivrés par le ministère des Armées.
Après la lecture d’un poème d’Henri Jonca intitulé « Le Jeune Tambour », l’itinéraire de Pierre Bayle fut évoqué par Patrick Gauchot chargé du protocole, qui rappela l’éloge fait par son commandant, le Général Dugommier, devant le comité de Salut Public le 20 brumaire an III.
Lors des allocutions, François-Xavier Pujol de Salas, consul honoraire de Gérone salua l’engagement des jeunes porte-drapeaux dans les valeurs républicaines et le travail de mémoire, puis le Général Gilles Glin délégué général du Souvenir Français pour les Pyrénées-Orientales rappela la signification et la symbolique du drapeau. François Comes, maire du Boulou, rappela le jumelage des villes de Tourreilles d’Aude, du Boulou, et de Biure, autour de la sauvegarde de la mémoire de ce plus jeune mort pour la France.
Après le dépôt de différentes gerbes, la Marseillaise a retenti suivie de la Marcha Real, l’hymne du royaume d’Espagne, puis les porte-drapeaux, jeunes et ainés, ont été remerciés par les autorités.
Puis, Josiane Manson, présidente de l’Amicale des Pyrénées Orientales des anciens de la 2e DB du Maréchal Leclerc de Hautecloque, a remis symboliquement la garde du drapeau de son association mise en sommeil au général Gilles Glin, président du comité de Perpignan, dont un de ses jeunes porte-drapeau le portera lors des cérémonies mémorielles. Nombre d’associations mémorielles doivent cesser leurs activités fautes de témoins vivants des événements dont elles assurent la mémoire. Le Souvenir Français a vocation à porter leur héritage…et leur drapeau.
Etaient présents à cette cérémonie François-Xavier Pujol de Salas consul honoraire de Gérone, Antonio Vallet représentant la mairie de Biure, François Comes maire du Boulou, David Canonne délégué général du Souvenir Français pour la Catalogne, le général Gilles Glin délégué général du Souvenir Français pour les Pyrénées-Orientales et Ancien Enfant de Troupe, Jean-Louis Béziat délégué général du Souvenir Français pour l’Aude, le général Serge Ménard président des Anciens Enfants de Troupe des Pyrénées-Orientales, une délégation de l’association Real Hermandad des vétérans des forces armées espagnoles et de la Guardia Civil conduite par son président Juan Romero Contreras, le général Dominique Chapot de la Chanonie délégué de la Saint-Cyrienne pour les Pyrénées-Orientales et ancien de corniche AET, le colonel Claude Robert ancien délégué de la Saint-Cyrienne et ancien de corniche des Ancien Enfant de Troupe, le représentant de la Gendarmerie, le représentant de la mairie de Pollestres, ainsi que les familles des jeunes porte-drapeaux et de nombreux membres du Souvenir Français.
Après un repas convivial tiré du sac, l’après-midi fut consacrée à la visite du château Sant Ferran. Construite au 18ème siècle, cette forteresse s’étend sur 32 hectares, pouvait accueillir 4 000 hommes et 450 chevaux, et elle est considérée comme étant l’une des plus grandes d’Europe.
Empruntant le circuit de « la cathédrale de l’eau », tous ont été équipés d’un casque de protection, avant de monter dans des véhicules tout terrain et rouler tambour battant dans les fossés profonds et larges, chahutés par les nombreux chaos de la piste. Différents arrêts ont permis aux guides d’expliquer la structure en étoile du château ou comprendre la construction de la « tortue » qui optimisait la défense en permettant une couverture complète par des tirs croisés.
Les jeunes porte-drapeaux et leurs familles ont ainsi pu admirer les bastions et les portes monumentales. Puis ils sont descendus dans les galeries sous-terraines et les contre-mines, véritables labyrinthes témoignant de l’ingéniosité défensive des architectes militaires de l’époque.
Clou de la visite, la navigation sur l’eau des citernes souterraines, qui contiennent 9 millions de litres. Après un accès au moyen d’une échelle droite, ils ont embarqué par groupe de 5 personnes dans des pneumatiques et ils ont vogué dans ces impressionnantes citernes, au gré de divers tunnels aquatiques, ces infrastructures montrant à quel point la forteresse était autonome en cas de siège prolongé.
Parfois les passages se sont révélés épiques, la hauteur très basse des voûtes nécessitant de se recroqueviller et se tasser les uns sur les autres au fond de l’embarcation.
A l’air libre, la visite s’est continuée par la grande place d’armes, les immenses écuries, le lieu où aurait été torturé par le supplice de l’eau le général Alvarez de Castro gouverneur militaire, et de multiples endroits permettant de faire ressortir l’architecture remarquable de ce château Sant Ferran de Figueras.
A l’issue, rendez-vous a été donné par le général Gilles Glin pour le 24 mai 2025 au fort de Bellegarde, pour le 10ème anniversaire de la section Pierre Bayle et l’hommage aux natifs des Pyrénées Orientales morts pour la Patrie lors des guerres napoléoniennes.
Dépôt de gerbe du maire du Boulou, François Comes avec le maire de Biure, Antoni Vallet i Oliver, ainsi qu’en présence des comités du Souvenir Français du Boulou et de Saint-Jean-Lasseille.
La visite des réservoirs de la citadelle.