Sabine Dauré et Lise Toubon (décédée le 1er mars 2021), l’épouse de l’ancien ministre de la Culture Jacques Toubon, passionnée d’art contemporain et amie des artistes, venaient souvent au Château de Jau, invitée par les Dauré, notamment lors de vernissages organisés par la Fondation Jau que Sabine présidait.

C’est encore à Sabine Dauré (à gauche sur notre photo l’une de ses deux filles, Estelle) que l’on doit le lancement du fameux et célébrissime Jaja de Jau, dont l’étiquette a été réalisée par l’artiste Ben. Le Jaja de Jau a été une grande première dans le marketing viticole des P-O.

Estelle et Sabine Dauré sur la terrasse du restaurant du domaine Château de Jau, à Cases-de-Pène, un lieu magique, intimiste… Reproduit ensuite avec le même succès au Clos de Paulilles, à Port-Vendres.

 

 

Ce jeudi 14 novembre 2024, à 88 ans, quelques mois après le décès de son époux Bernard (en janvier dernier), Sabine Dauré s’en est allée. Jamais, peut-être, certainement même, l’expression “femme d’exception” n’aura autant collé à une personnalité, ou plutôt un personnage, ayant oeuvré sur le sol roussillonnais, comme elle, tant elle aura contribué à faire bouger les lignes dans le “prêt-à-porter” !, ici en l’occurrence l’Art contemporain, la Culture, le Vin

 

Chaque année, à la Grande et Belle époque où le Roussillon savait rayonner de mille intelligences, dans les années 80 à 2000 plus précisément, deux à trois décennies durant, les Dauré organisaient une fête extra-ordinaire, dans le parc du Château (viticole) de Jau, à Cases-de-Pène, où, pendant toute une soirée, presque la nuit entière, venaient se bousculer un verre à la main : des oenologues et des sommeliers (la logique des lieux), des restaurateurs, des Chefs étoilés, mais aussi des influenceurs (bien avant la dictature des réseaux sociaux), des chefs d’entreprise, des intellectuels, des arbitres des élégances, des chroniqueurs, des éditorialistes locaux, des philosophes habitués à se ressourcer dans le marc de café, des artistes of course, des “Monsieur Tout-le-Monde” qu’elle aurait pu croiser quelque part dans un vernissage à Perpignan ou à Collioure, à Torreilles ou à Banyuls-sur-Mer, à Céret ou à Tautavel, etc.-etc.

Elle seule, Sabine Dauré, avec la complicité discrète et effacée de son époux Bernard – et de leurs enfants : Régine, Estelle & Simon -, avait ce pouvoir, cette facilité, ce don, cette magie, de réunir, de rassembler, d’avoir une vue planétaire de la société roussillonnaise. De la critique littéraire aux artistes les plus contemporains dans leurs oeuvres et propos, elle s’intéressait à toutes et à tous. Mieux : elle se passionnait. Et dans ces envolées lyriques mémorables, toutes celles et tous ceux qui ont eu la chance de dialoguer avec elle vous le confirmeront : elle était toujours, encore et encore, dans “l’Air du temps”, ce par son avant-gardisme, sa soif de savoir… et sa façon de dire les choses, directement, sans tourner des lustres autour du pot. C’était sa force. Elle était une femme de Culture. Une femme d’exception. Evidemment que Sabine Dauré restera dans nos mémoires. La nostagie demeurera.

 

L.M.

 

Lors de la mise en place d’une exposition au Château de Jau, par la Fondation Jau… Insolite à l’infini. Avec poésie et fantaisie. “La culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié”, dit le proverbe.

Les époux Bernard et Sabine Dauré.