Marc Petit, maire de Claira, s’est récemment porté acquéreur, à titre privé, d’un terrain constructible sur la commune et situé en bordure du lotissement Terre de Jade. Rien d’anormal à cette acquisition tout à fait légale, si ce n’est un prix anormalement bas, selon ses opposants politiques : “60€/m²… et hors valeurs constatées sur les transactions réalisées sur le même secteur (entre 230 et 280 €/m²)”

 

Un achat qui, depuis, empoisonne le fonctionnement interne du Conseil municipal, à tel point que plusieurs personnes – dont le Premier Magistrat himself – auraient été entendues dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Rivesaltes.

Marc Petit aurait acquis ce terrain de Hélène Malé, précédente maire de la commune*. Cette dernière, selon une source proche de l’enquête, avait, lors de la réalisation du lotissement en 2018, souhaité conserver ce terrain, initialement prévu pour faire partie de l’emprise foncière de l’opération : “Elle avait prévu de le valoriser directement à meilleur prix, de le raccorder aux réseaux et voiries du lotissement, après leur réalisation et incorporation dans le Domaine public communal”.

De source généralement bien informée – mais non autorisée -, “l’incorporartion des voiries au Domaine public communal ne serait intervenue qu’en février et juin 2023, après achat du terrain en question par le nouveau maire de Claira”.

Une élue clairanencque se souvient que “lors de la délibération en conseil municipal, le 9 juin dernier, le Premier Magistrat a participé au vote et a précisé, concernant une bande terrain incorporée dans le Domaine public lui permettant le raccordement sur les réseaux et voiries desservant le lotissement, que cette rétrocession lui était nécessaire afin de désenclaver son terrain”.

De plus, courant 2022, poursuit l’élue en question : “Mme Malé avait bénéficié de deux autorisations d’urbanisme pour la réalisation de quatre maisons individuelles sur un autre terrain lui appartenant. Ces permis de construire ont été délivrées et signées par le maire, ce alors qu’ils avaient fait l’objet d’un refus par les services de l’Etat, consultés comme il se doit lors de l’instruction d’un permis de construire (avis DDTM)”.

C’est l’ensemble de ces éléments qui aurait conduit au dépôt d’une plainte au titre de l’article 40 du Code Pénal, les plaignants argumentant sur : la connaissance de l’opération envisagée par le propriétaire et ancien maire de la commune ; le prix de la transaction réalisée par le maire actuel, “anormalement bas et hors marché immobilier” ; la délivrance de deux permis de construire à l’ancien propriétaire “alors qu’ils auraient vraisemblablement dû être refusés”.

De son côté, Marc Petit rejette en bloc ce qu’il considèrerait être “des allégations”. Il campe toujours sur ses positions : “…Pour l’article 40, je le connais bien puisque une plainte en article 40 a été déposée par la C3CM contre la famille Puig et non pas contre Marc Petit. Mais on ne va pas ici développer, il faut laisser faire la justice. Pour ma part il n y a rien…”.

Le Premier Magistrat reste serein. Une position officielle et publique, qui a d’ailleurs été enregistrée lors de la dernière séance publique en date du conseil municipal de Claira.

A suivre.

 

L.M.

*Hélène Malé (Divers Droite/ DvD), pharmacienne de profession, avait succédé à feu José Puig le 16 novembre 2017 en qualité de maire de Claira, jusqu’au 3 juillet 2020 date de l’élection de Marc Petit, cadre dans une collectivité territoriale, 2e vice-président de la communauté de communes Corbières – Salanque – Méditerranée, conseiller départemental (dans la Majorité départementale).