Lancée en 1993 par Marc André 2 Figueres (MA2F), la Théorie érotique du clocher de Collioure est une des premières œuvres d’art inclusive qui préfigurait l’évolution de la société occidentale vers un monde non genré.

 

 

À sa sortie, la Théorie érotique du clocher de Collioure a suscité un intérêt important du fait du caractère novateur, profondément intime et provocateur de cette vision artistique. Elle fête en cet été 2023 ses trente ans, au travers d’une exposition commémorative et évolutive dans la galerie de l’ancienne mairie de Collioure. À voir d’urgence, jusqu’au 20 septembre 2023

 

 

–“Aujourd’hui, confie l’artiste MA2F, pour ces 30 ans, la Théorie érotique du Clocher de Collioure est devenue le symbole d’une société occidentale en transition vers un monde “dé-genré” qui ne dérange plus”.

Du sexe au genre, dans ses diverses approches de la théorie érotique du clocher de Collioure, au travers de ses oeuvres – parfois monumentales comme lorsque l’artiste s’attaque au Solaire via ses cadrans qui tutoient le ciel, ou qu’il nous entraîne dans une vague d’émotions expérientielles au “balcon” de ses Points 2 vue -, MA2F est à la source de l’inspiration avant-gardiste, simplement en pénétrant dans le miroir de nos empreintes humaines sur terre.

Où qu’il décide d’installer, de poser, sa réflexion, au travers d’objets inattendus (comme un simple entonnoir qu’il a glorifié à la façon Dalinienne), ses oeuvres font (re)vivre une culture, sans oublier ses approches justement multiculturelles et existentielles dans le prisme des couleurs : “La couleur c’est la misère de la peinture”, avait-il lancé comme on jette un pavé dans la mare sur le ton de “y’en a marre !”.

C’était il y a une grosse décennie, déjà. Et il en a remis une couche, au début des années 2020 : “La couleur est illusion en ce sens qu’elle n’exprime que les limites de notre capacité de perception. Ne pas voir au-delà des couleurs constitue un échec du regard. La couleur enferme donc dans un monde restreint randis que la valeur (le 2isme) libère puisqu’elle comprend tous les possibles. Echelle, gamme, gradation, tels sont les termes qui s’appliquent à la notion de valeur. Si je parle de la couleur rouge, j’évoque un concept. Mais le rouge en question appartient à ce que nous désignerons la valeur, soit le concept de rouge qui se décline sur le spectre en de multiples rouges : carmin, vermillon, pivoine, etc. Le rouge se décline à travzers ses divers avatars. Il est comme l’eau, toujours fluctuant (…)”. MA2F

En 2011, lors d’une rétrospective consacrée à Marc-André 2 Figueres, Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan (2009 à 2020), légendant une exposition de MA2F à propos de sa recherche sur les entonnoirs, illustrait son propos ainsi : “énigmatiques et triviaux à la fois, les entonnoirs de Marc-André 2 Figueres interrogent et interpellent le spectateur, le scrutent au coeur de son identité. Ils perturbent et bousculent. N’est-ce pas justement la fonction de l’art et la condition même de l’évolution ?”.

L’entonnoir, l’objet fêtiche de l’artiste, vu par lui comme un symbole C’est là tout le sens du travail et de la réflexion de MA2F. Il voit dans l’entonnoir “la dualité du féminin et du masculin. Il contient la féminité et incarne la virilité de l’extérieur”. L’artiste l’a décliné sous différentes formes et différents supports tout au long de sa carrière. Et ce n’est pas fini ! Nous ne sommes pas au commencement d’en voir la fin. Et vis-versa.

 

L.M.

Ci-dessous, toujours dans le cadre de cette exposition événementielle intitulée “Inclusivité”, les trois photos – celle avec le fil, la bleue et la verte – sont la même oeuvre vue sous trois lumières différenters ! Lumière normale, lumière fluorescente et lumière nocturne phosphorescente.