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Coup dur pour les retraités : les pensions complémentaires augmenteront de 1% seulement
(Le Parisien avec AFP)
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Le Parisien avec l’AFP.-  « Ça va être chaud. Qui défend les retraites des salariés ? » s’exclame le négociateur du syndicat des cadres, la CFE-CGC, Pierre Roger. À quelques heures de la réunion du conseil d’administration des régimes de retraite complémentaire Agirc-Arrco qui s’est tenu ce jeudi, le décor était planté. À la suite d’un accord minoritaire de la CFDT, la CFTC et du patronat gestionnaire des caisses, la revalorisation des pensions complémentaires des treize millions de bénéficiaires, qui interviendra au 1er novembre prochain, sera limitée à 1 % inférieure, soit en dessous de l’inflation, comme nous le révélions.

Précisément, au lieu d’avoir une revalorisation de 1,5 % conformément au taux moyen annuel de l’inflation retenu par le conseil d’administration, l’accord signé mi-septembre prévoit d’appliquer une sous-indexation de 0,5 %. Un serrage de vis décidé sur 2021 et 2022, nécessaire selon les signataires pour compenser un déficit de quatre milliards d’euros des régimes en 2020. Ce sera donc l’équivalent de 2 % de perte de pouvoir d’achat sur deux ans. Une décision contestée par FO, la CGT et la CFE-CGC. À leurs yeux, cette mise à la diète n’était pas nécessaire. Le retour de la croissance va très vite selon eux faire rentrer dans les caisses l’argent des cotisations qui ont manqué pendant la crise du fait des exonérations aux entreprises décidées par le gouvernement. Il y avait aussi, ont-ils plaidé, la possibilité de puiser dans les réserves qui s’élèvent aujourd’hui à 61 milliards d’euros.

Elles représentent jusqu’à 60 % des pensions des cadres

Et si, comme il est assez fréquent, l’inflation s’avère supérieure au regard des chiffres consolidés de décembre prochain, les retraités devront attendre jusqu’en novembre 2022 pour avoir un rattrapage. « Compte tenu de ce décalage le coût réel de la perte de pouvoir d’achat sera bien supérieur à 0,5 % ! » s’insurge la CFE-CGC très remontée. La retraite moyenne de l’Agirc-Arrco est d’environ de cinq cents  euros par mois, soit une perte de vingt-cinq euros par mois. « C’est ce que le Medef appelle quelques euros » ironise un responsable de la CGT. Pour les ingénieurs, cadres, techniciens, agents de maîtrise, soit treize millions de personnes, il s’agit en effet d’un véritable coup dur, les parts des complémentaires retraite représentant jusqu’à 60 % du montant de leur pension.

L’espoir de faire voler en éclat cette décision grâce à une arme appelée le droit d’opposition s’est vite envolé. Pour y parvenir il fallait que les trois syndicats (FO, CGT et CFE-CGC) non-signataires dénoncent l’accord. Finalement, la CFE-CGC est la seule organisation à l’avoir fait. « On est aussi la seule organisation qui a demandé ce jeudi une hausse de 1,2 %. Personne ne nous a suivis ! » affirme Pierre Roger.

Le syndicat d’Yves Veyrier (FO) n’a pas fait valoir son droit d’opposition. « Il y a un risque juridique si l’on dénonce cet accord : que les retraités se retrouvent avec zéro augmentation ! » nous confiait Michel Beaugas, négociateur de FO. Et à la CGT, le sujet a été enterré faute de combattants.