Nous pourrions tout juste être fâchés contre l’Administration. Nous pourrions continuer d’en discourir sur la place du village ou au café du commerce. Malheureusement, nous pensons que cela ne suffira pas
L’histoire récente, comme celle passée, nous le raconte chaque fois que nous ouvrons un livre adéquat. Chaque fois que nos aînés racontent leurs luttes. Une conclusion s’impose ! Rien n’a jamais été acquis sans la mobilisation du plus grand nombre de citoyens pour dire : maintenant, ça suffit.
Histoire individuelle mais vraie
Pour une certaine raison qui n’a aucun lieu d’intérêt pour le lecteur, me voilà contraint de me rendre dans un centre des impôts. En l’occurrence, à la Perception de Rivesaltes, depuis que celle d’Estagel a été fermée dans les années 2000-2006.
La première visite, se solde par un échec. Le centre n’est ouvert que le matin. Bien sûr, j’y suis allé l’après-midi. Deuxième visite, l’employée, très professionnellement, me donne la démarche à suivre avec la liste afférente pour mon dossier. La troisième visite, avec les documents, se solde également par un échec. Je me suis présenté un mercredi matin. Manque de bol, le mercredi matin, l’agence est fermée. Le jeudi, enfin, je suis à nouveau reçu par un employé très respectueux. Celui-ci, à la suite du contrôle des documents, m’annonce qu’il manque les photos-copies de deux cartes d’identité. Les personnes concernées résident dans la région parisienne, ce qui ne vient pas simplifier les choses. Ainsi vont les aléas de la vie !
Surtout, que personne ne vienne me dire que j’aurais dû me renseigner avant sur les heures d’ouvertures. Je dirais simplement ceci : « Lorsque je dois acheter des fleurs pour mon amie ou autre, je ne vais pas me renseigner à la boulangerie. Je vais chez le fleuriste ». Ceci d’autant plus, que tout le monde sait que les Impôts, tout comme d’autres services publics, sont tout simplement injoignables par téléphone.
Au total, donc, j’aurais fait, en espérant que la cinquième fois sera la bonne pour résoudre mon problème, cent cinquante kilomètres pour rien. Bonjour l’écologie ! Sans compter les dépenses de carburant qui ont été réalisées, payées évidemment par mes soins.
Je pense que cette expérience, est la démonstration que nous ne pouvons plus fonctionner de cette manière. Nous ne pouvons plus accepter que l’on vienne discourir sur la rentabilité du service public et que dans le même temps, on vienne nous dire que tout est fait pour aller dans le sens de l’écologie. J’ai envie de dire en catalan : « Are ja n’hi a prou ».
Où en sont les autres services publics du village ?
Il est question pour le quart d’heure, du bureau de poste ou les menaces pèsent sur sa fermeture. Une alerte, à juste titre, a été signifiée par le syndicat CGT qui a tenu une conférence de presse sur ce sujet et qui a été rendue publique. Ce même syndicat a lancé une pétition. Ou en sommes nous de cette pétition ? Combien de signatures recueillies ? (elles sont déterminantes pour faire reculer la direction de La Poste). À qui cette pétition a-t-elle été transmise ?
À la direction de La Poste ? Aux élus locaux muets jusqu’à présent sur ce grave problème d’abandon de la ruralité dans tous les sens du terme ? Étant donné que nous en sommes aux interrogations, ou en sommes-nous également en ce qui concerne la ligne SNCF de Rivesaltes à Axat ?
Autant de questions qui demandent des réponses nous semble-t-il. Espérons une reprise d’activité politique et syndicale en ces moments de reprise des activités, pour être au mieux au service des citoyens. Nous le savons tous. Les mauvais coups, ne prennent pas de congés. Les retraités non plus d’ailleurs !
Joseph Jourda