(Vu sur la Toile)

 

Des salaires de 5 000 euros par mois…                                                                    (Rédaction du magazine hebdomadaire L’Express – extraits)
Un premier pas vers la résolution du conflit, “sous réserve de la fin des blocages des dépôts et de l’accord de l’ensemble des partenaires sociaux”, indique-t-on chez Total Énergies. De son côté, la CGT reste sur la défensive : “On n’a pas de date de négociation, pas de première proposition. On est conscient de l’impact négatif de la situation dans le raffinage pour les gens qui vont travailler, mais la cause de cette situation, c’est l’immobilisme des directions des compagnies pétrolières. Les salariés n’ont plus confiance dans les promesses”, témoignait ce lundi matin sur RMC Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral de la Fédération Nationale des Industries Chimiques, responsable de la branche pétrole à la CGT. Après une nouvelle réunion de coordination ce lundi matin, le syndicat a indiqué que la grève était reconduite jusqu’à mardi, et étendue à une quinzaine de stations-service autoroutières du réseau Argedis, filiale de Total Énergies.

Le bras de fer entre directions et syndicats se poursuit donc et chacun tente de jouer son avantage pour infléchir le rapport de force dans l’opinion publique. Ainsi, dans la communication de dimanche, Total Énergies n’a pas hésité à brandir dans le détail la rémunération de ses agents de raffinerie. Celle-ci atteignait “5000 euros par mois, Intéressement Participation compris (4300 euros par mois hors intéressement)”, explique le groupe basé à la Défense, ajoutant que “ces mêmes salariés ont bénéficié en 2022 d’un Intéressement Participation moyen aux résultats de l’entreprise de 9108 euros, avec un montant minimum de 7250 euros”.
Une façon habile de souligner d’une part que ses employés vivent largement au-dessus des salaires moyens versés en France, mais aussi qu’une partie des résultats exceptionnels de l’année 2022 tombe déjà dans la poche des salariés via la participation. Une prime de 200 euros net pour tous les salariés ainsi qu’un avoir de 150 euros pour les salariés clients de Total Énergies dans ses offres de fourniture de gaz et d’électricité ont également été prévus pour compenser l’impact de la flambée des prix de l’énergie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces arguments n’ont pas raté leur cible. Sur les réseaux sociaux ainsi que dans la bouche des politiques, beaucoup s’indignaient dimanche soir des blocages provoqués par les mobilisations dans les raffineries françaises, agitant le chiffon des salaires perçus par les agents des raffineries.

Du côté d’Esso-ExxonMobil, où les négociations ont commencé le 20 septembre au lieu du mois de décembre, la direction a elle aussi rappelé dimanche les propositions faites aux syndicats et le fait que “l’accord salarial de 2022 et la proposition pour 2023 cumulés reviendrait à une évolution globale des salaires de 10,7% plus 4 000 euros de prime”. (Source hebdomadaire L’Express)