Indécent et, par les temps qui courent, insupportable ! Nous apprenons qu’un syndicat patronal aurait déboursé plusieurs milliers d’€uros pour inviter des amis et la famille – donc pas des investisseurs -, dans une loge louée au prix fort pendant le festival Les Déferlantes-Sud-de-France, et qui se tient dans le parc du château d’Aubiry, à Céret, à partir de ce jour, jeudi 7 juillet 2022, jusqu’au dimanche 10 juillet. Ensuite c’est l’autre grand festival du département, l’Electrobeach (l’EMF) au Barcarès, qui prendra le relai, si l’on peut dire, les 14, 15 et 16 juillet prochains. Dans l’un de ces deux festivals, une loge pour dix personnes, couvrant les trois soirées du festival, peut se louer jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros  ! A ce prix-là, ne vous inquiétez pas pour eux, le champagne est compris ! On peut même s’attabler.

 

Le but n’est pas de remettre en cause, ici en tout cas, le parrainage d’un événement qui va être, en apparence en tout cas, bénéfique pour l’entreprise partenaire, car à coup sûr, s’agissant des Déferlantes-Sud-de-France ou de l’EMF, cela ne peut qu’améliorer l’image de ladite société commerciale. En apportant son soutien à l’un de ces deux événements, le but d’un patron est de (dé)montrer à tout le monde la solidité de sa structure (et sa capacité à entreprendre des actions positives).

Le problème n’est donc pas là. Sauf qu’aujourd’hui, crises diverses obligent, on ne peut plus assumer les mêmes conditions d’un sponsoring comme c’était le cas hier encore.

Là où ça se corse, par exemple, c’est lorsque on constate que des entreprises, des syndicats patronaux, des organismes divers issus de structures territoriales, qui parfois par ailleurs peuvent bénéficier d’aides – ou sont en quête de subventions – sont prêts à débourser des sommes importantes, affolantes, pour… se faire plaisir “en famille, entre copains”, via des invitations à gogo qui circulent dans le même cercle de bobos.

Qu’on le veuille ou non, cela a quelque chose de choquant, surtout dans cette période sociale si particulière : où la pauvreté grignote chaque jour un peu plus des parts de marché, où dans notre département classé parmi les plus pauvres de l’Hexagone les SMICards n’arrivent plus à joindre les deux bouts, où des travailleurs sont à découverts sur leur compte bancaire courant dès le 05 du mois…

Tenez, une seule question, pour clore (provisoirement) sur ce sujet : à Céret comme au Barcarès, une seule de ces entreprises – collectivités territoriales ou syndicat patronal – a-t-elle pensé à INVITER un groupe de personnes parmi les plus modestes ? Ne serait-ce que la classe d’un lycée situé en ZEP, dont l’invitation aurait été tirée au sort ?…

Justement, profitons-en pour souligner ici l’initiative de la communauté Urbaine Perpignan-Méditerranée Métropole (PMM),  qui a pris l’option de réserver des places au festival barcarésien de l’Electrobeach pour des jeunes méritants du territoire… Cela méritait bien d’être dit !

L.M.