Nécessité de la mixité fret/voyageurs de ligne nouvelle (à grande vitesse) Montpellier-Perpignan…  Xavier Baudry (Conseiller Régional RN) interpelle Carole Delga lors de l’assemblée plénière du Conseil Régional d’Occitanie qui se tenait ce jeudi à Montpellier :

 

“Madame la Présidente,

Comme il est évoqué dans cette décision budgétaire modificative les acquisitions concernant la phase 2 du projet de la ligne Nouvelle Montpellier Perpignan, je souhaiterais aborder si voulez bien à nouveau, ce sujet maintes fois évoqué dans notre assemblée, et crucial pour l’attractivité des territoires de l’Aude et des Pyrénées-Orientales.

En effet, les fonctionnalités de la phase 2 du projet de future LGV entre Béziers et Perpignan, telles qu’arrêtées depuis 2016, font aujourd’hui l’objet d’études complémentaires concernant le trafic , la capacité notamment, mais aussi ses impacts environnementaux.

SNCF réseau envisage également une concertation à l’automne 2025 sur les fonctionnalités de cette partie de la LRMP sur (je cite) « la base d’une analyse multicritères de différents scénarios de service, portant sur le type de ligne, à savoir la mixité ou non, fret ET voyageurs.

Sans aborder aujourd’hui la question du ou des futurs tracés, ou encore du choix ou non d’un tunnel sous les Corbières ; rappelons qu’à l’issue de la phase de concertation et d’études menées entre 2010 et 2015, la mixité fret / voyageurs de la ligne n’avait pas été retenue pour la section entre Béziers et Perpignan. Ce choix, acté par décision ministérielle (n°3 du 29 janvier 2016), s’appuyait sur je cite « un bénéfice pour l’exploitation et la qualité de service qui n’est pas démontré par les études prévisionnelles de trafic et d’exploitation, un surcoût financier important induit par une complexité technique supplémentaire ».

Entre temps, le trafic des poids lourds sur les axes autoroutiers a fortement augmenté, les défis auxquels nous devons faire face devant le changement climatique, et ses conséquences, et la nécessaire décarbonation des transports changent la donne.

En effet, il ne faudrait pas que cette portion de ligne entre Perpignan et Béziers, soit 92 km, soit le maillon faible du corridor fret Méditerranée, alors que les objectifs fixés par le plan stratégique national de développement du fret, ont pour ambition de voir celui-ci multiplié par 2, mais aussi de faire baisser le nombre de camions sur les routes, améliorant ainsi la qualité de l’aire sur les axes de grande circulation et favorisant la diminution des accidents.

Rappelons qu’1 train de fret qui circule c’estjusqu’à quarante-cinq camions en moins sur nos routes.

Si ce projet était réalisé sans mixité, les trains de fret devraient donc continuer de circuler sur la ligne classique qui traverse les villes et plaines de l’Aude et des P.O. et les étangs, à proximité de la mer.

Entre Béziers et Rivesaltes, le projet de SNCF Réseau reposerait donc sur l’exploitation intensive de la ligne existante, réservant la ligne nouvelle aux seuls TGV. La ligne classique devrait donc supporter tous les trains de fret, tous les TER, les Intercités et les TGV « caboteurs ». Or elle est fragile comme l’illustre l’effondrement d’une partie de la ligne en 2019, et déjà signalée comme saturée dans un rapport de 2016.

Vous l’aurez compris la mixité sur la totalité du parcours est capitale pour affronter à la fois l’augmentation projetée du trafic de fret, assurer une qualité de service et le report modale des voyageurs de la voiture au train.

Pour toutes ces raisons évoquées, au-delà de notre groupe et des clivages partisans,tenant compte que la majorité des élus des territoires concernés soutient la mixité totale fret/voyageurs du tronçon de la phase 2 du projet de la ligne nouvelle, nous aurions donc souhaité connaître Madame la Présidente, votre position et celui de l’exécutif régional sur ce sujet.

Le choix du fret, pourrait par ailleurs semble-t-il voir l’Europe porter la part de participation au financement de 20% à 50%”.