Certes, comme cela avait été largement commenté avant les résultats de ce second tour de l’élection départementale partielle, sur le canton 10 (qui englobe la commune de Canohès et le secteur V de la ville de Perpignan) : l’élection du maire de Perpignan, Louis Aliot, par ailleurs 1er vice-président du Rassemblement National (RN) et de Carla Muti, ne changera rien et ne modifiera en rien la politique menée au Département par la Majorité de gauche (PC-PCF-Divers Gauche), présidée par l’élue socialiste et ancienne sénatrice, Hermeline Malherbe. Mais…

 

Quoi qu’on en dise et quoi qu’on en pense – surtout quoi qu’ils en pensent et quoi qu’ils en disent dans l’hémicycle de l’Assemblée départementale -, le succès du binôme RN Louis Aliot & Carla Muti aura forcément une incidence quelque part dans le fonctionnement interne du Conseil Départemental, où, jusqu’à présent “l’Entre-Soi” fait figure de mode d’emploi, au point d’avoir écarté les médias et diverses personnalités pensant différemment ou exprimant d’autres convictions. Vous l’aurez compris : le sectarisme – et ce n’est pas peu dire ou écrire – a force de loi au sein de la gouvernance du Département66.

Mais c’est surtout en sa qualité d’Opposition que le binôme RN Louis Aliot & Carla Muti est attendu, espéré.

Car il n’aura échappé à personne que l’Opposition de droite au sein de l’hémicycle de l’Assemblée départementale, incarnée jusqu’ici par LR et une poignée de centristes-Divers Droite, n’a désormais plus aucune légitimité pour représenter l’électorat roussillonnais de droite.

En effet, et il faudra s’en souvenir pendant longtemps encore – par exemple jusqu’aux Sénatoriales qui auront lieu à l’automne prochain -, les conseillers départementaux estampillés LR et leurs affluents-influenceurs n’ont pas hésité, lors de cette élection départementale partielle, à soutenir de vives voix (qui ne se sont d’ailleurs pas concrétisées en voix dans les urnes) le même binôme que celui épousé par la Majorité de gauche aux commandes du Département, Jean-Louis Chambon (maire de Canohès) et Florence Micolau.

“Par cette attitude inique et incompréhensible, le Groupe de Droite-Centre-Indépendants, emmené par le sénateur Jean Sol (canton N°7 – Perpignan II), s’est discrédité et disqualifié”, confiait ce dimanche soir un sympathisant, très remonté. “Face à une gauche sectaire à la tête du Département, une gauche qui les ignore en permanence, voire les humilie sur certains dossiers,  les élus de droite n’étaient pas obligés de monter à bord du même train ! A l’inverse, les centristes du MoDem, qui présentaient d’ailleurs deux candidats à cette élection, ont demandé aux électeurs pour le second tour de prendre leurs responsabilités, en toute connaissance de cause, sans les envoyer au casse-pipe dans le mur des lamentations politiciennes locales. Vous voulez mon avis ? La droite s’est tirée une balle dans le pied !”.

En ce sens, la victoire de Louis Aliot revêt un aspect – à ne pas confondre avec un caractère -, “révolutionnaire”, car l’entrée du RN dans l’hémicycle de l’Assemblée départementale est une première ! Merci, qui ?

 

L.M.