*André Bonet, fondateur du Centre Méditerranéen de Littérature (CML), du Prix Méditerranée… aujourd’hui adjoint à la Cuture auprès du maire de Perpignan, la ville qui l’a vu naître, “la politique m’a rattrapée. Je suis l’homme le plus heureux du monde !” nous a-t-il confié.
André Bonet avec Jean d’Ormesson, en septembre 1994, lors de l’inauguration de la “Bibliothèque Jean d’Ormesson” dans le quartier de la ville nouvelle du Moulin-à -Vent (Perpignan).
–“J’ouvre la boîte aux souvenirs, je raconte les songes de ma vie, si proches et si lointains, qui errent dans les labyrinthes de mon esprit. Le début de l’aventure remonte à Perpignan à la fin des années 70. Les années de l’UDR, puis du RPR, de mes premiers pas en politique. Puis c’est le début des radios libres, dans la foulée de l’élection de François Mitterrand. J’ai 19 ans. Je fais mes premières armes à Radio libre internationale en animant une émission littéraire, Vous parlez comme un livre. Amoureux des livres, des mots et de leurs auteurs, je crée dans la foulée en 1982 le Centre Méditerranéen de Littérature, le CML, avec trois amis du Lycée Arago. J’ai la Méditerranée au cÅ“ur. En 1984, le prix Méditerranée voit le jour avec le soutien des premiers invités du CML : Hervé Bazin, André Stil, Jean d’Ormesson, François Nourissier et Fernand Braudel. L’aventure démarre sur les chapeaux de roue”.
André Bonet, dans la mémoire collective du Roussillon, est l’un des derniers – si ce n’est LE dernier – grand témoin de la vie politique et culturelle locale des quatre dernières décennies, dont il aura côtoyé tous les acteurs, grands ou petits, de A à Z, très exactement d’Alduy (Paul, Jean-Paul & Jacqueline) à Zidani (Marcel).
Brillant et précieux observateur de l’air du temps, André Bonet aurait pu écrire “Le complexe de César”* (à la sauce littéraire catalane bien sûr) de l’Académicien Jean Dutourd (fauteuil 31). Toujours de l’essayiste et romancier dont il est ici question, il aurait pu signer “Le déjeuner du lundi”**, “Le petit Don Juan”***, etc.-etc.
Avec sa kyrielle de conférences et critiques littéraires estampillées CML et/ ou prix Méditerranée, à la vue planétaire perpignano-perpignanaise, avec son autopsie permanente du pays catalan, avec ses élégances de style enrobées dans des coups de gueule légendaires, sans oublier l’attractivité de son humour pour dire ce qu’il ne faut (surtout) pas dire, sans langue de bois vous l’aurez compris : André Bonet a tenu le haut du pavé, il le tient d’ailleurs toujours solidement en main et en tête, et pas uniquement dans le hit-parade des libraires ou dans les pages des dictionnaires.
Pour lui, aucun combat n’est d’arrière-garde ou désespéré. L’essentiel est d’occuper l’espace. Que ce soit avec des Académiciens, aux côtés de politiques, d’artistes, de caissières de supérette, de chefs d’entreprise, d’évêques, d’organisateurs de spectacles ou de barmen. Il les a (presque) tous approchés, rencontrés, que ce soit au Café de Flore ou aux Deux-Magots à Paris, à la brasserie Le Vauban ou au Café Vienne à Perpignan, à Barcelone, à Beyrouth ou encore au Caire en Egypte. Bref, il a roulé sa bosse sur tout le pourtour méditerranéen, mais pas que !
Aujourd’hui, quarante-deux ans après, le CML poursuit sa route. Le prix Méditerranée, gardien fidèle de la mémoire et de la richesse de la littérature méditerranéenne, rayonne de Beyrouth à Alexandrie, de Tanger à Malaga, Jérusalem et Naples.
Fondateur du Centre Méditerranéen de Littérature (CML) et du Prix Méditerranée en 1982, André Bonet est également l’auteur d’une vie du Saint curé d’Ars, Le chemin du ciel et de Sainte Rita, La grâce d’aimer, ainsi que d’une biographie d’Yves Klein, Le peintre de l’infini (éditions du Rocher), Les chrétiens oubliés du Tibet, qui retrace l’histoire méconnue de ceux qui tentèrent d’évangéliser le Toit du monde (Presses de la Renaissance).
Aujourd’hui, il est l’un des plus proches et des plus fidèles auprès du maire de Perpignan, Louis Aliot, en charge de la Cuture et à la Catalanité. Son prochain livre – “Les arbres ne meurent pas en hiver, ou le Petit journal d’un grand combat” -, devrait paraître début 2024 aux éditions Erick Bonnier. L’ouvrage est préfacé par Eric Naulleau, célèbre essayiste et chroniqueur. Ces mémoires littéraires d’AB seront entr’autres illustrées par une galerie de pas moins de quarante portraits**** !
L.M.
*”Le complexe de César” – Essai paru chez Gallimard.
**”Le déjeuner du lundi” – Roman paru chez Gallimard.
***”Le petit Don Juan” – Traité de la Séduction paru chez Robert Laffont.
****Les 40 portraits : Paul Alduy, Jean-Paul Alduy, Louis Aliot, Charles Aznavour,Claude Barate, Jordi Barre, Hervé Bazin, Yves Berger, Dominique Bona, Henry Bonnier, Boutros Boutros-Ghali, Fernand Braudel, Edmonde Charles-Roux, André Chouraqui, Bernard Clavel, Arthur Conte, Tahar Djaout, Umberto Eco, Dominique Fernandez, Jean-Edern Hallier, Michel Houellebecq, LluÃs Llach, Andreï Makine, Jean Marais, Alexandre Najjar, François Nourissier, Jean d’Ormesson, Jean-Noël Pancrazi, Alain Peyrefitte, Roger Peyrefitte, Hubert Reeves, Jacqueline de Romilly, Jules Roy, Jean-Christophe Rufin, Robert Sabatier, Boualem Sansal, Cardinal Robert Sarah, Philippe Seguin, Charles Trenet et Jean-Pierre Vernant.