(Vu sur la toile)
Le sénateur Claude Malhuret n’a pas manqué d’ironie contre les anti-vaccins
(Jade Toussay, rédaction du Huffpost)
|
Huffpost.- La preuve par l’absurde. Sur fond de tensions sur l’extension du pass sanitaire, le sénateur Claude Malhuret s’est lancé dans une longue tirade ironique sur ces détracteurs, pendant l’examen du projet de loi au Sénat vendredi 23 juillet.
Si à l’Assemblée nationale, les débats sur le pass sanitaire ont parfois été houleux, au Sénat, Claude Malhuret, représentant de l’Allier et président du groupe Les Indépendants – République et Territoires a choisi de répondre à ses détracteurs différemment. À grands coups de comparaisons et de références absurdes comme le montre la vidéo ci-dessus, il a répondu à Stéphane Ravier, sénateur RN des Bouches-du-Rhône opposé à l’extension du dispositif.
-“En écoutant notre collègue Ravier, j’ai soudain compris que nous vivions sous le joug d’une dictature et que sans une poignée d’héroïques résistants, nous ne nous en serions pas aperçus. (…) Après que pendant des années, onze vaccins nous aient été injectés à l’insu de notre plein gré, au douzième, bingo, nos yeux se sont décillés grâce à ces combattants de la liberté qui ont eu le courage de nommer l’infamie du pass sanitaire”, a déclamé le sénateur dans l’hémicycle, dans une tirade à charge de trois minutes contre les opposants aux nouvelles mesures, parmi lesquels des élus qu’il n’a pas hésité à nommer.
Il a notamment souligné — en le déplorant — le rôle prépondérant des réseaux sociaux dans l’émergence des polémiques et la diffusion de fausses informations: “En définitive, la meilleure preuve des progrès de l’humanité, c’est qu’en 2 500 ans nous sommes passés de Socrate sur l’agora à Francis Lalanne sur Facebook” a taclé Claude Malhuret. “Quel dommage que les réseaux sociaux n’aient pas existé plus tôt pour défendre, contre les dictateurs de la piqûre, la liberté de mourir en harmonie avec la nature et ses dons, parmi lesquels nos compagnons de toujours la variole, la poliomyélite, la peste et le choléra.”
“La vaccination pour tous c’est la liberté pour tous”
Claude Malhuret, ex-LR, a défendu la stratégie adoptée par le gouvernement, à savoir l’extension du pass plutôt que “la vaccination obligatoire pour tous.” “Je voudrais implorer qu’on veuille bien nous épargner cette mauvaise querelle sur les libertés. Ce n’est pas le gouvernement, le pouvoir médical ou les partisans de la vaccination obligatoire qui les restreignent, c’est la pandémie. (…) Les mesures annoncées sont les conditions de son rétablissement”, a ensuite déclaré le sénateur, cette fois “très sérieusement”.
“La très grande majorité des Français réalise que c’est en bornant quelques libertés aujourd’hui qu’on a une chance d’en sauver de bien plus précieuses en septembre”, a-t-il souligné, agitant le spectre d’un nouveau reconfinement à la rentrée face à des taux d’incidence qui ne cessent de grimper sur tout le territoire.
“La vaccination pour tous c’est la liberté pour tous. Les droits de chacun doivent être respectés. Les contraintes excessives évitées. Mais à condition de ne pas mettre en danger la santé d’autrui et de ne pas oublier que le corollaire de la liberté, c’est la responsabilité”, a conclu Claude Malhuret.
Le projet de loi pas exempt de critiques
Ce “ralliement” à la ligne gouvernementale ne l’a cependant pas empêché d’émettre quelques critiques sur le projet de loi en cours d’examen et ses rédacteurs qui “ont eu la main lourde”, par exemple sur le montant des amendes en cas d’infraction d’ailleurs retoqué par le Conseil d’État.
“Nous devons apporter notre pierre à l’édifice”, a-t-il lancé à ces collègues sénateurs. À savoir, améliorer sa mise en pratique pour ”éviter la relance en paperasserie”, “que les terrasses se transforment en ring de boxe” ou encore “que le train de 8h 45 n’ajoute pas deux heures à ses retards habituels pour cause de vérification” du pass sanitaire.
Les sénateurs ont d’ores et déjà soumis une série de modifications du projet de loi adopté voté à l’Assemblée nationale. Ils s’opposent notamment au pass sanitaire pour les centres commerciaux ou les visites en EHPAD et au licenciement en cas de non-respect du dispositif.
(Jade Toussay – Huffpost)