Robert Loubet (à droite) avec son compère restaurateur, le sulfureux Henry Raynaud, qui avait monté le Parti des Vaches à Lait pour ridiculiser la caste politique locale… Il s’était entiché d’un bourricot qu’il promenait dans tout le centre-ville de Perpignan lors d’une campagne électorale où il s’était présenté dans tous les cantons du département. Inoubliable !

 

 

 

“Loubet” ? Un nom qui claque et qui bien connu dans le monde du rallye*…

Mais pour les habitants du département des Pyrénées-Orientales, “Loubet” c’est avant tout Robert Loubet, le nom d’un homme extraordinaire qui a régné sur la “limonade” à Perpignan, dans les formidables années 1980-90, une époque définitivement révolue, deux décennies pendant lesquelles les Perpignanais étaient parmi les plus grands consommateurs de champagne en France au travers de trois grandes brasseries où l’on faisait la queue pour passer à table, ou pour la pause-apéritive !

Le Grand-Café de La Bourse, le Grand-Café de la Paix (place Arago face au Palais de Justice), la Brasserie de La Loge (face à l’hôtel-de-ville sur la placé éponyme)… C’était lui. Il avait le contact humain dans la peau, il trouvait toujours un lien social autour d’une coupe de Champ’ pour provoquer une rencontre, pour installer la convivialité, pour créer un climat… C’est la Belle époque de Perpignan, où l’apéro coulait à flot(s), où les serveurs se battaient littéralement pour intégrer son personnel, tant il fallait être vu dans l’une de ses brasseries pour être (re)connu !

A Perpignan, c’était forcément dans l’une de ses enseignes, chez lui ou chez l’un de ses partenaires, que toutes les affaires se traitaient, que les vedettes étaient interviewées, que des hommes politiques déclaraient leur candidature, que des journalistes venaient récolter de précieuses anecdotes, que des z’amuseurs publics entamaient leur première montée sur les planches… Car ses cafés n’étaient pas que de simples bistrots, on y jouait une pièce de théâtre ou une saynète de boulevard à chaque apéro ! Il avait un humour colossal (comme son physique), il était d’une générosité exceptionnelle. Celles et ceux qui ont la chance de le côtoyer ne l’oublieront jamais. Ja-mais !

Autour de lui, on peut citer une foule de compères, plus ou moins associés à ses succès, à sa façon unique de monter des affaires, de les prendre en bas pour les monter tel un magicien le plus haut possible : la famille Froideval (Brigitte et Ernest), le bâtisseur Malardeau, le rôtisseur de l’élite Falco, le concessionnaire automobile Franck Alart Sr, Raoul Cotrait, le restaurateur Henri Raynaud (Western Grill, etc.), Jacques Rouzaud (vrp multicartes en champagnes avec une préférence pour le Perrier-Jouët)…  Jean-Louis Dolsa, Patrick Toustou, Tonton Jo, Panam, Mustacchi (Emile, le caricaturiste)…

Robert Loubet est décédé ce jour en Haute-Corse, à Ghisonaccia, où il s’était retiré en famille depuis une vingtaine d’années.

La rédaction de ouillade.eu présente ses plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches, ainsi qu’à ses nombreux amis roussillonnais.

 

L.M.

 

*Yves Loubet, fils de Robert Loubet, a été un brillant pilote de rallye, avec comme point d’orgue de son palmarès un titre de champion d’Europe décroché en 1989. Retiré de la compétition, Yves Loubet s’est ensuite orienté vers l’organisation de rallyes historiques (dont le célèbre Tour de Corse)…