Augustine Biosca, première à gauche assise, à l’école en 1948.

 

 

En février 1939, suite à la défaite des Républicains espagnols face aux troupes du général Franco, environ 500 000 hommes, femmes et enfants vont fuir leur pays, ouvrant par là le plus grand exode de population du début du vingtième siècle, qu’on a appelé La Retirada. Parmi eux, une fillette de deux ans, Augustine Biosca

 

 

Augustine Biosca est la maman de Marc-André 2 Figueres (de la Sainte Croix), également (re)connu pour ses initiales MA2F*, artiste plasticien colliourenc, natif de Perpignan : “C’est elle qui m’avait appris mon métier, m’avait toujours encouragé, toujours soutenu, tout le long de ces parcours difficiles…”.

Dans un ouvrage écrit par Agnès Sajaloli, ex Directrice du Mémorial, est relaté, en marge de l’Histoire, le parcours d’Augustina Biosca, enfant qui, après avoir traversé la guerre, l’exil forcé, a été internée dans un des camps les moins connus des Pyrénées-Orientales, le camp des Haras de Perpignan.

Ce livre compile de précieux témoignages au travers les expériences qu’elle a vécues (la peur, l’humiliation, la misère, l’abandon, les injures, la violence, le silence…). Des “vécus” qui ont été déterminants pour elle, qui ont forgé sa personnalité, qui l’ont empêchée d’être pleinement heureuse, et qui la poursuivent encore et encore aujourd’hui.

En avant-propos du livre, l’auteure Agnès Sajaloli contextualisa la démarche : “Ecrire sur le parcours d’une femme qui a vécu la guerre, l’exil forcé et l’internement dans un camp à deux ans soulève beaucoup de questions. De quoi se rappelle-t-elle ? Comment a-t-elle grandi et s’est-elle construite ? Qu’a-t-elle transmis ? Quel regard porte-t-elle aujourd’hui sur ce qu’elle a vécu ?  Pendant plusieurs mois, Augustine Biosca m’a raconté sa vie. Sans jamais se dérober aux questions. Elle a dit quand elle savait, quand elle ne savait pas, ne se souvenait pas ou se souvenait mal, ou relatait ce qu’elle avait entendu dire. Tout au long de nos entretiens, elle s’est livrée avec une liberté et une confiance totales, même sur des sujets très intimes et dérangeants. Et nous avons noué au fil des mois une complicité qui est la matière même de ce livre à deux voix que nous avons élaboré ensemble. Il y a sa voix, il y a la mienne, mais en réalité il y en a d’autres (…)”.

Avec un courage exemplaire, Augustine Biosca a pu, a su, faire face. Inlassablement, infatigablement. Elle s’est battue, “ainsi elle a pu, en partie, se reconstruire après ce terrible traumatisme initial”, confie son fils Marc-André 2 Figueres, qui décrit, dépeint, avec le poids des mots et le choc des images (extraites du livre), “comment, après des années, elle est parvenue à se réconcilier avec elle-même”.

Son témoignage littéraire, c’est aussi, et surtout, une très belle manière de rendre hommage à ces milliers d’Espagnols qui ont défendu jusqu’au bout leur idéal, à leurs enfants, leurs petits-enfants, “et à tous ceux qui continuent, encore aujourd’hui, de perpétuer leur mémoire et de transmettre leur histoire”, souligne Marc-André 2 Figueres.

Augustine Biosca aurait eu 89 ans le 8 janvier prochain. Elle repose au crématorium de Perpignan (celui de la route de l’aéroport). Les funérailles auront lieu au crématorium le samedi 20 décembre, à 11H.

 

L.M.

 

 

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*Marc-André 2 Figueres est l’auteur de la Théorie érotique du clocher de Collioure[3],[4] qui a donné lieu à l’installation d’un parcours de sculptures-cadres (cadres vides) : les Points 2 vue[5] dans cette commune en 2005. L’objet fétiche de l’artiste, vu par lui comme un symbole du genre est l’entonnoir. Il y voit « la dualité du féminin et du masculin. Il contient la féminité et incarne la virilité à l’extérieur. »[6] L’artiste l’a décliné sous différentes formes et différents supports tout au long de sa carrière. Une rétrospective, organisée en 2011 à Perpignan, a retracé l’ensemble de ces travaux dans cinq musées et à travers la ville[7],[8]. Marc-André 2 Figuères obtient le  le record du monde Guinness pour la réalisation de l’entonnoir le plus grand du monde[9].

En , il crée le premier timbre-poste creux au monde pour la poste andorrane et construit sur le modèle du Point 2 vue[10].

En 2013, Marc-André 2 Figueres installe à Sorède (Pyrénées-Orientales)[11],[12],[13] un cadran solaire monumental de douze mètres de haut en hommage au padre Himalaya qui construisit le plus grand four solaire de l’époque, en 1900, à Sorède[14],[15]. L’installation en 2014 d’un nouveau cadran solaire monumental[16] à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), Solart2, marque la spécialisation de l’artiste dans la réalisation de cadrans solaires monumentaux. Ce dernier cadran solaire est par ses dimensions, trente mètres de long et vingt-deux mètres de haut, un des plus grands cadrans horizontaux d’Europe[17]. Solart2 est le seul projet des Pyrénées-Orientales labellisé par l’UNESCO dans le cadre de l’Année internationale de la lumière et des techniques utilisant la lumière en 2015[18],[19],[20],[21]. En 2016, Solart2[22] est l’objet d’étude d’un projet pédagogique mené par l’école de Saint-Brevin-les-Pins en Loire-Atlantique et distingué en 2017 par la fondation La Main à la pâte, soutenue par l’Académie des sciences[23](source Wikipédia)