François Mitterrand et Renée Soum… quelques jours avant “leur” victoire du 10 mai 1981, dans un palais des congrès de Perpignan plein à craquer (5 000 personnes)

 

 

Représentante de François Mitterrand dans notre département pour l’élection présidentielle du 10 mai 1981, je ne pouvais rester silencieuse, alors que la presse nationale collecte les témoignages, j’ai choisi en quelques mots d’apporter le mien dans la presse locale.
L’attente des résultats à la cave coopérative de Cabestany avait été précédée le 11 avril par un meeting réunissant plus de 5 000 personnes au Palais des congrès à Perpignan. J’en avais la responsabilité en tant que première fédérale, entourée par le secrétariat fédéral, dont Daniel Gineste.

L’espérance du peuple de gauche était immense si forte que lorsqu’apparut le visage de François Mitterrand le soir des résultats ce fut une véritable déferlante de liesse, d’exaltation irrésistible des jeunes accompagnée des larmes des plus anciens, chacun exprimant à sa façon son émotion devant ce séisme politique après vingt-trois ans d’opposition : la gauche, les prolos, les intellectuels revenaient au pouvoir. De plus en plus de Français sortent dans les rues, les klaxons recouvrent les couplets de l’Internationale. J’étais loin de réaliser que cette élection serait le prélude d’un 21 juin 1981 où je deviens la première femme députée des P-O, inconnue du grand public, méconnue de l’establishment politique, “le prof de math” portée par la vague rose devint brusquement avec l’élection de François Mitterrand “la championne des sprints électoraux”, comme il fut écrit !
Ainsi, j’ai eu l’honneur et la fierté de voter les engagements de François Mitterrand qui, au soir de l’élection déclarait à Château-Chinon : “Nous avons tant de choses à faire ensemble”.
Je citerai entre autres quatre votes : bien sûr l’abolition de la peine de mort, l’installation des radios-libres ouvrant un nouveau paysage audio-visuel allant de pair avec le développement de la Culture, la 5e semaine de congés payés et la mise en place de la parité avec les lois d’Yvette Roudy, Ministre des Droits de la Femme…
Certes, en quatorze ans d’exercice du pouvoir il y eut des zones d’ombre et des déceptions mais en ce jour de mémoire je ne veux retenir que les immenses avancées de progrès, de solidarité et ce vent de liberté qui s’est levé sur notre pays avec la victoire de François Mitterrand.
Inlassablement devant la terrible crise sanitaire qui nous accable je me pose la question qu’aurait fait le Président Mitterrand ?
Il me plaît d’espérer que cet homme avec la maîtrise du temps que nous lui connaissions et ses qualités d’anticipation aurait fait face aux insuffisances des structures hospitalières, tout en préservant la situation sociale et culturelle de notre pays…

 

Renée Soum

 

Les socialistes Renée Soum et François Mitterrand