Hier soir, lors du Conseil communautaire de Perpignan Méditerranée Métropole (PMM), les élus ont adopté à la majorité une motion, présentée par Xavier Baudry, au nom du groupe présidé par Louis Aliot*, visant à proposer un moratoire sur la verbalisation des véhicules circulant dans les Zones à Faibles Émissions (ZFE) sur le territoire de l’agglomération
Selon l’adjoint au maire de Perpignan : « Cette décision marque une étape importante dans la prise en compte des préoccupations sociales et économiques des habitants du territoire, notamment face aux restrictions imposées par la future mise en œuvre des ZFE. Cette motion a pour objectif de suspendre la verbalisation des infractions liées à la circulation dans ces zones jusqu’au 1er mai 2027. Elle met en lumière les nombreuses difficultés auxquelles seraient confrontées les citoyens mais aussi les entreprises de notre métropole. En effet, les ZFE, qui doivent entrer en vigueur au 1er janvier 2026 dans quarante-deux agglomérations de l’Hexagone, imposent sur le papier des restrictions sévères à la circulation des véhicules les plus polluants, dans l’espoir de lutter contre la pollution de l’air et le réchauffement climatique. Bien que ces objectifs soient louables, la motion rappelle que les véritables causes de la pollution ne sont pas pleinement adressées et que ces mesures risquent d’aggraver les inégalités sociales et économiques ».
Les arguments avancés par Xavier Baudry ont mis l’accent sur « les effets dévastateurs des ZFE sur les familles, les retraités et les salariés modestes, qui n’ont souvent pas les moyens de renouveler leur véhicule pour répondre aux nouvelles normes. Face à une économie locale déjà fragilisée par l’inflation et les crises successives, ces restrictions risquent d’exclure les plus précaires de certaines zones urbaines, les exposant à des amendes de 68 euros pour un véhicule léger ou de 135 euros pour un poids lourd. L’information sur ces restrictions demeure insuffisante, renforçant ainsi la confusion et le sentiment d’injustice chez les usagers ».
Le texte insiste sur l’absence de solutions concrètes proposées pour permettre aux citoyens de se conformer à ces nouvelles exigences, alors même que les aides à la conversion des véhicules sont jugées insuffisantes pour garantir une véritable transition accessible à tous.
Il a été également souligné par le rapporteur que ces mesures « affecteraient particulièrement les petites entreprises, les commerçants et les artisans, déjà fragilisés par les crises économiques successives. Pour ces acteurs économiques essentiels au tissu local, les ZFE risquent de transformer l’agglomération en une zone de non-droit économique. Les petites structures, confrontées à des défis financiers importants, se retrouveraient sous pression supplémentaire pour se conformer à des règles qu’elles n’ont ni les moyens ni les ressources pour respecter ».
Enfin, la motion propose également de ne pas recourir à un contrôle automatisé des ZFE, de ne pas installer de panneaux signalétiques pour ces zones et, plus largement, de remettre en question l’ensemble des dispositions législatives et réglementaires liées aux ZFE, notamment la délégation de la gestion de ces zones aux présidents des EPCI (Établissements publics de coopération intercommunale).
Le Conseil communautaire de Perpignan Méditerranée Métropole a suivi les arguments présentés Xavier Baudry malgré la ferme opposition développée par le maire de Torreilles et vice-président de PMM, Marc Médina, à cette motion.
Et Xavier Baudry de conclure : “En soutenant cette motion, l’assemblée communautaire a fait un choix clair – par 39 voix pour et 35 contre -, pour un avenir plus juste et plus équilibré, dans le respect des réalités économiques et sociales de notre territoire”.
*Le groupe de Louis Aliot qui compte vingt-neuf membres a donc réussi à rallier à cette motion dix élus supplémentaires.