Christophe Euzet : « Rassembler, c’est bien… autour d’un projet, c’est mieux ! ».

Le Catalan Christophe Euzet*, ancien député (dans le département de l’Hérault) et professeur à la fac de droit de Perpignan, anime une association qui vise à prendre part au débat municipal pour 2026. Mettre les idées pour la ville devant la question du casting, voilà l’objectif

 

-On entend beaucoup parler de rassemblement en ce moment . Où vous situez-vous ?

-Christophe Euzet : “De rassemblement en effet, mais très peu d’idées pour la ville. C’est un peu comme si chacun tenait à figurer dans le casting sans même proposer ni s’intéresser à un quelconque scénario. Si l’on tient à ce que Perpignan sorte de l’impasse, c’est pourtant de projets qu’il faut parler, pour la ville et ses habitants. Les vieilles querelles politicardes locales n’intéressent plus les gens. Ils en ont ras-le-bol”.

Mais encore ?

-Christophe Euzer : “D’abord, on ne conquiert pas une ville « contre quelqu’un ». De la même façon, politiser le débat local en le transformant en débat politique national est sans intérêt et contreproductif. Un maire ne mène pas une politique migratoire, une politique économique ou une stratégie européenne. Evoquer tout ça dans le débat municipal, c’est se moquer du monde. La ville a des enjeux locaux. Et c’est déjà beaucoup !”.

-Lesquels ?

-Christophe Euzet : ‘Le rôle d’une équipe municipale est double : satisfaire au mieux les besoins immédiats des habitants (propreté , sécurité, attractivité commerciale) et projeter la ville vers l’avenir. Sur le premier point, on a vu que ceux qui prétendaient avoir une baguette magique sont de mauvais farceurs. Pour affronter l’avenir, il faudra donner une nouvelle impulsion, pour faire mieux avec l’existant en l’adaptant aux besoins réels des habitants. Sur ce point, il faut nécessairement de l’écoute”.

-Et sur le long terme ?

-Christophe Euzzet : “C’est autre chose : il faut anticiper et projeter la ville vingt ans en avant et prévoir comment on y viendra, comment on s’y déplacera, ce que l’on viendra y faire, tout en faisant en sorte que l’intérêt d’y venir s’étire tout au long de l’année. Electoralement, il faudra s’en expliquer pour convaincre. Que ce soit René, Marcel ou Ginette qui porte le projet n’a qu’un intérêt secondaire : le casting dépend du scénario et non l’inverse : seuls ceux qui sont porteurs d’un scénario réaliste pour la ville seront légitimes, parce que crédibles, en bout de ligne. Il y a urgence à passer à autre chose, car aujourd’hui, il n’y a aucune vision pour la ville”.

-Précisez ?

-Christophe Euzet : “Le raccordement à la LGV, la survie de l’aéroport, le développement du train-tram sur le réseau secondaire, la liaison avec le littoral, l’accueil de l’Université en cÅ“ur de ville, l’étirement de la saison sur toute l’année, le sauvetage des quartiers et le démarchage résolu des investisseurs qu’il faudra attirer, voilà les défis réels pour Perpignan. Ce ne sera facile pour personne. Il faudra se retrousser les manches et travailler dur. Mais nous voulons forcer le débat à se porter là-dessus. A la fin, quel que soit le résultat, je suis sûr que les perpignanais et tout le territoire en seront les gagnants”.

 

*Contact : perpignanilesttemps@gmail.com