Parrainés tous les ans par la Ville de Perpignan, les prix Méditerranée ont désigné leurs vainqueurs ce vendedi 26 avril 2024. Colette Fellous (“Quelques fleurs”, Gallimard) et Paolo Rumiz (“Chant pour l’Europe”, Arthaud) ont gagné respectivement le Prix Méditerranée et le Prix Méditerranée Etranger

 

Depuis quarante ans, les prix Méditerranée, créé en 1984 par le Centre méditerranéen de littérature (CML), récompensent tous les ans des ouvrages qui célèbrent les univers littéraires de la Mare Nostrum.

Le Prix Méditerranée 2023 a été décerné l’année dernière à Philippe Vilain pour La Malédiction de la Madone (Editions Robert Laffont).

Colette Fellous est écrivaine et dirige la collection « Traits et portraits » au Mercure de France. Quelques fleurs poursuit ce travail de mémoire présent dans ses textes autobiographiques : Le Petit Casino (1999), Avenue de France (2001), Aujourd’hui (2005), Plein été (2007), Un amour de frère (2011), La Préparation à la vie (2014) et Kyoto song (2020).

On connaît Colette Fellous peut-être comme femme de radio, mais la femme de lettres poursuit son travail avec Quelques fleurs (Gallimard), prix Méditerranée 2024, dont le titre est à lui seul une promesse. Au fil des pages, Colette Fellous va dans les interstices de sa vie, comme ces plantes qui poussent entre deux dalles. On la croise depuis Tunis, sa ville natale, jusque dans le Paris des années 1960. Les souvenirs se déploient de page en page. En travaillant la mémoire, Colette Fellous travaille aussi l’oubli.

Colette Fellous a réagi ce vendredi en fin de matinée à l’annonce du Prix par ces mots : « Je suis très heureuse et très honorée de recevoir ce Prix Méditerranée car la Méditerranée est profondément au cœur de ma vie, elle est la source de tous mes livres. Avoir grandi auprès d’elle, face à elle et dans elle, en Tunisie, m’a tant appris, c’est une expérience fondatrice et lumineuse. Je remercie donc tous les membres du jury de m’avoir intégrée à leur beau palmarès. »

Thierry Clermont, membre du jury, évoque de son côté le livre de Paolo Rumiz, Chant pour l’Europe, prix Méditerranée Etranger : « Notre lauréat est un grand voyageur. L’écrivain triestin nous propose une traversée épique de la Méditerranée. Il a parcouru à pied les 600 kilomètres de la première des voies romaines, la Via Appia, est parti sur les traces d’Hannibal, s’est fait au fil de l’eau le chantre du Pô et du Danube, a vagabondé dans les Balkans (où il avait été reporter de guerre), arpenté les pays Baltes et la Crimée, découvert les confins de la Galicie, sur les traces de son grand-père, officier de l’Empire austro-hongrois (Comme des chevaux qui dorment debout), puis posé ses valises à Jérusalem, après s’être rendu de Triste à Istanbul à vélo. »

A l’occasion du 40e anniversaire du prix Méditerranée, André Bonet son fondateur publie Les arbres ne meurent pas en hiver, Mémoires de Méditerranée(s), préface d’Eric Naulleau (Editions Erick Bonnier, à paraitre le 7 mai). À travers une galerie de portraits et de souvenirs, André Bonet nous livre un recueil de mémoires sincère, réunissant 40 grands noms de la littérature mondiale parmi les plus célèbres parmi lesquels Fernand Braudel, Albert Cossery, Umberto Eco, Andrée Chedid, Orhan Pamuk et Tahar Djaout.

 

Le palmarès du 40e anniversaire

-Prix Méditerranée : Quelques fleurs de Colette Fellous (Editions Gallimard).

-Méditerranée Etranger : Chant pour l’Europe de Paolo Rumiz (Editions Arthaud).

-Méditerranée Essai : Venise, la Vénitie est une fable de Luisa Ballin (Editions Nevicata).

-Méditerranée Premier roman : Les conditions idéales de Mokhtar Amoudi (Editions Gallimard).

-Méditerranée Spiritualités : Reconquérir le sacré de Sonia Mabrouk (Editions de l’Observatoire) et François d’Assise, Le chevalier sans armure de Luc Adrian (Editions Emmanuel).

-Méditerranée Poésie : Les enfants masqués de Thibault Marthouret (Editions Abordo) & Rien, le ciel peut-être de Paloma Hermine Hidalgo (Editions Sans Escale).

-Méditerranée Roussillon : De corazón galaico de Jacobo Ríos (Hércules de Ediciones).

-Méditerranée Polar et Imaginaire (attribués par la Ville du Barcarès) : Les gentils de Michaël Mention (Editions Belfond noir) et Les arcanes de Brune de Fanny Caldin (Editions Robert Robert Laffont).