Il y a deux cents ans, Louis, Roi de France et de Navarre proclamait : « la section de Port-Vendres est détachée de la commune de Collioure »… ainsi naquit la commune de Port-Vendres

 

Alexis, Pedro Soler, Guy Lochard, Emmanuel Larrangé, Nathaniel Aharfi et Raph Dumas.

 

Les Port-Vendrais se préparent depuis de longs mois pour fêter dignement, pour fêter totalement leur 200e anniversaire.

C’est bien une communauté d’intérêts, une véritable identité qui émane de cette volonté de célébrer la naissance de leur commune, l’envie de consacrer son élévation au titre de commune à part entière.

Un sentiment d’appartenance qui s’est instauré au fil du temps, associant dans un même élan des populations venant d’horizons divers mais rassemblés autour du port naturel selon les aléas de l’histoire.

Les festivités, orchestrées par la mairie de Port-Vendres, incarnent absolument cette prise de conscience du peuple port-vendrais d’appartenir à une entité communale, dans la lignée de ses ancêtres du XIXe siècle en mal d’émancipation.

Il en résulte une profusion d’initiatives, de réflexions, de créations, expositions, scènes théâtrales, conférences… balayant moult épisodes de la destinée de la cité de Vénus que l’on retrouve au fil des images présentées dans le film justement intitulé « Mémoires de Port-vendres, mémoires de Port-Vendrais » réalisé par l’association Docatimages, un concentré de témoignages qui illustrent la vie et l’activité du port frontalier, un film doublé d’un ciné-concert attachant.

Entre l’Histoire et les anecdotes, la vie quotidienne et les relations à l’international, les personnages Port-Vendrais, personnalités hautes en couleur ou citoyens anonymes se croisent dans le court-métrage de Guy Lochard, ancien universitaire, réalisateur de films documentaires, porteur de projets, accompagnés harmonieusement en direct par 4 musiciens dont la virtuosité ajoute à l’émotion des récits de vie.

« J’ai déjà joué en direct sur des films » confie Pedro Soler, qui a grandi dans le quartier des exilés républicains espagnols de Toulouse, dont le talent de guitariste flamenco enchante fatalement, « cette fois, c’est l’épisode concernant la Retirada qui m’a convaincu de participer à cette aventure. La République espagnole, c’est un gros morceau à Port-Vendres, nombreux sont les espagnols qui sont venus s’y réfugier, c’est un sujet qui me touche beaucoup. Jouer sur des images, le temps d’un film, c’est un art délicat, je ne veux pas couvrir la parole, et je ne peux pas produire juste une musique de fond. Je créée des musiques qui suivent le climat du film, qui respectent les « blancs », c’est un dialogue avec la projection comme avec de la poésie ».

Un travail de concentration que partage Emmanuel Larangé, hautboïste et chanteur, également luthier d’instruments à vent et Port-Vendrais de cœur depuis huit ans : « Travailler avec cette équipe a été fabuleux », s’enthousiasme-t-il, « On a bien sûr des partitions mais la véritable partition, c’est le film, ce sont les images. On a forcément le trac, même avec des répétitions, on fait un travail de haute voltige qui ne laisse pas de place à l’improvisation, et c’est un travail collectif, enthousiasmant ».

Nathaniel Aharfi, projectionniste, mais aussi ingénieur du son et régisseur de spectacles vivants, apporte son savoir à la fois technique et créatif. « Il fallait gérer des images sans son. Pour cela on a dû refaire du son, des bruitages, faire des ajustements à la minute près. C’est dans le studio de Thierry Parcé, lui-même pianiste, compositeur, auteur-compositeur, de formation classique, qu’on a mis en musique et en son ces images authentiquement Port-Vendraises. Tandis que Raph Dumas, DJ producteur, né à Port-Vendres et de renommée internationale, assurait le lien et le remixage de la musique composée pour l’occasion par Thierry ». Et le tout mis en lumière par Alexis, l’éclairagiste.

« C’est un film collaboratif. Nous avons sollicité les Port-Vendrais qui se sont prêtés volontiers au jeu. Ils nous ont donné des archives, des photos, des films en super 8 qu’on a numérisés sans oublier les images mises à disposition par la famille Sanchez, les photographes bien connus à Port-Vendres », conclut Guy Lochard, entouré d’un collectif composé de Michel Goday pour la recherche documentaire, Isabelle Pons Lochard associé à l’écriture du film et Marie-France Courtin pour la réalisation du livret pédagogique destiné à faire vivre cette création.

 

C.L.-D.

Les festivités du bicentenaire de la création de la commune de Port-vendres auront lieu les 1er, 2 et 3 septembre.

Pour suivre l’intégralité de l’événement suivre le site dédié :

https://www.bicentenaire-port-vendres.com/

Le film « Mémoire de Port-Vendres, mémoires de Port-Vendrais » est projeté dimanche 3 septembre à 21h Caserne du Fer à Cheval, entrée gratuite

 

Nathaniel Aharfi, ingénieur du son.