(Communiqué)

 

-“Avant le vote, ce jeudi 5 octobre 2023, qui doit décider de la privatisation du port départemental, les élus doivent être alertés sur des risques graves de pollution toxique durable, liés à une modification radicale du processus de comblement de l’anse des Tamarins

 

Le site d’information Ouillade.eu a publié l’article de Pierre Leberger, qui s’étonnait de la brusque prolifération des panneaux d’interdiction de baignade dans les anses traditionnellement autorisées proches de la jetée.

L’enquête des associations et l’analyse des documents d’autorisation des travaux révèlent le pot aux roses.

La méthode de comblement a été totalement modifiée par rapport au projet de 2017, qui est censé être appliqué actuellement.

En effet, la construction du quai devait être précédée par la construction d’un mur de séparation étanche pour éviter que les polluants des sédiments de l’anse ne se répandent dans le bassin portuaire et se déversent ensuite sur le rivage et au-delà.

Les sédiments devaient être prélevés, lavés et séchés avant évacuation. Ces précautions, qui n’étaient pas un luxe, ont été remplacées par une méthode brutale et dangereuse bien que beaucoup plus économique. Pour combler l’anse et supporter le poids du béton et des conteneurs, il est prévu de jeter dans l’anse d’énormes blocs qui viendront s’enfoncer dans les sédiments très épais, gorgés d’eau. Comme une éponge pressée ceux-ci rejetteront directement dans le bassin portuaire et pendant des années, des centaines de milliers de litres d’une eau chargée en sels toxiques et bactéries variées.

Si le processus primitif avait été si prudent, c’est que les prélèvements effectués par le Département (sous la présidence de feu Christian Bourquin) avaient révélé la toxicité de certains niveaux des sédiments.

Les associations avaient noté qu’aucune étude d’impact nouvelle n’existait en accompagnement de l’arrêté modificatif et que le Département assurait simplement que le nouveau procédé ne changeait rien. Les élus doivent exiger de la présidente du Conseil Départemental, Hermeline Malherbe, qu’elle engage sa responsabilité personnelle et ses biens s’il advenait un accident par intoxication de personnes ayant consommé du poisson de la Côte Vermeille.

Nous demandons aux élus d’exiger une étude d‘impact du nouveau procédé, sans oublier le retentissement sur les vestiges archéologiques. Selon le journal L’Indépendant du 3 octobre, « Le Conseil Départemental (c’est à dire y compris les élus ?) assure que, même si les fouilles effectuées sur le secteur ont abouti à « la levée de l’hypothèse archéologique », les travaux feront l’objet d’une vigilance particulière ».

Le Département fait erreur en parlant de levée d’hypothèse archéologique. Le terme exact est celui de « levée d’hypothèque archéologique ». Ce qui signifie exactement le contraire d’une hypothèse par essence aléatoire et incertaine.

L’hypothèque archéologique a juridiquement interdit les travaux dans le port à la suite des découvertes d’épaves réalisées avant et autour de l’année 2000.

Bien que Christian Bourquin l’ai assuré devant les élus, aucun document de l’INRAP ne fait état d’une telle levée d’interdiction de travaux. D’autant plus que les découvertes n’ont pas cessé depuis et que la première annulation en 2010 par le Tribunal pour insuffisance des études d’impact remettait tout en question.

Quant à l’assurance que les travaux feront l’objet d’une vigilance particulière (on suppose pour recueillir et préserver les trésors archéologiques), le nouveau procédé d’ensevelissement brutal et polluant ne permettra jamais de voir ce qui a été enfoui (…).

La présidente du Conseil Départemental des P-O ne doit pas être si tranquille que ça puisque, le 28 septembre, un bateau équipé semble-t-il d’un géo-radar a balayé longuement toutes les zones des Tamarins… peut-être pour repérer les fondations du port romain suspecté par les sondages de 2003 (M. Guyon, INRAP) ?… confirmé en 2021 par la découverte de blocs antiques extraits de cette zone ( Jean-Claude Bisconte et collaborateurs) ; découverte essentielle maintenue secrète par le procureur de Perpignan, bien que ces blocs extraits et expertisés ne laissent aucun doute sur leur origine antique.

Il y quelques semaines, M. Sauvant relevait sur une photographie aérienne ancienne des formes géométriques pouvant être la marque d’un ancien port. Découverte immédiatement transmise au ministère de la Culture et aux préfets, en demandant la suspension des travaux.

Le préfet Rodrigue Furcy a reçu, avant son départ pour le Cabinet du Président Emmanuel Macron, un dossier complet demandant l’intervention « Jupitérienne » notamment pour éclaircir le mystère du vrai faux-rapport du chef des archéologues départementaux, qui a été un leurre pour justifier les travaux illégaux et ravageurs permettant de détruire une grande partie du patrimoine archéologique (déroctage, tas de vestiges stocké dans le port…).

Mesdames et messieurs les élus du Département, votez contre ou abstenez-vous. Réclamez un audit indépendant, c’est votre mission de contrôle éthique qui est en jeu”.

 

Signé : Jean-Claude Bisconte, Gérard Saurel, M. Sauvant (pour l’association Port-Vendres et les Portvendrais ).