Sécheresse et Plan de soutien régional aux petites exploitations agricoles : Xavier Baudry (RN), conseiller régional des P-O, a interpelé Carole Delga (PS), ce jeudi 28 mars 2024, lors de l’Assemblée plénière du Conseil Régional d’Occitanie qu’elle préside…

 

“Madame la Présidente,

Mes chers collègues,

L’absence de pluie dans le département des Pyrénées-Orientales depuis près de deux ans plonge les viticulteurs, les éleveurs et les arboriculteurs dans une crise sans précédent.

Vous le savez peut-être Madame la présidente, les maires et les élus des Pyrénées-Orientales ont récemment tenu leur salon à Perpignan, un évènement incontournable, où les décideurs publics échangent sur leurs préoccupations en rapport avec leur compétence, lors duquel le Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires Christophe Béchu, devant la gravité de la situation subie par notre département, a daigné faire le déplacement.

Nous pensions vous y voir Madame la présidente, espérant que vous alliez vous aussi profiter de cette occasion pour faire des annonces fortes ou à minima soutenir les élus locaux qui se retrouvent bien seuls face à cette crise, tant il est vrai qu’au-delà de la sécheresse qui est un aléa climatique difficilement prévisible, c’est bien la Gauche départementale aux manettes qui a manqué d’anticipation ces vingt dernières années, alors qu’il était indispensable de diversifier la ressource en eau ou encore de soutenir les communes dans la rénovation de leur réseau d’approvisionnement, sachant que pour certains d’entre eux jusqu’à 86 % d’eau potable est perdue dans les canalisations… l’un des pires bilans de France ! Sans parler du niveau régional, l’Occitanie qui concentre un quart des fuites d’eau de l’hexagone.

Les agriculteurs en premier lieu attendaient aussi que vous veniez constater sur le terrain et annoncer des mesures fortes.

Dans cette détresse Madame la présidente, ce sont les vignerons qui sont les plus touchés car ils ont moins d’outils pour lutter contre la sécheresse. Plus d’1/3 de la vigne est en souffrance alors que nous ne sommes qu’au mois de mars.

Et même si les arboriculteurs et les maraîchers disposent de réseaux d’irrigation plus développés, certains moins pourvus sont obligés de procéder à des campagnes d’arrachage.

Sans irrigation, ce sont 6 000 hectares de cultures qui vont disparaître dans les Pyrénées-Orientales !

On le sait, les effets de l’irrigation sont aujourd’hui le premier levier pour améliorer la santé biologique des sols en limitant les pertes de matière organique et de CO2 dans l’atmosphère.

Face aux parcelles en friche qui se multiplient dans le département, il devient urgent de développer et de soutenir l’irrigation. 5% de la surface viticole est irriguée dans les Pyrénées-Orientales, malgré un réseau de canaux important, mais qui nécessite des travaux d’optimisation, contre 25% en moyenne dans le reste de l’Occitanie.

L’irrigation permet à la fois de sécuriser les rendements les productions irriguées permettent de limiter l’agrandissement des exploitations.

En outre, un meilleur accès à l’irrigation favorise aussi une meilleure résilience des exploitations en leur permettant de produire une plus grande diversité de cultures les aidant à supporter les aléas climatiques.

Parallèlement à ces réseaux d’irrigation, pour l’alimentation les agriculteurs proposent d’autres solutions à moyen terme.

À l’issue d’une session plénière, la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales a voté une motion pour un plan d’urgence de sécurisation en eau du département tout en proposant des solutions à moyen terme comme des retenues pour stocker l’eau ou la réutilisation des eaux usées, souhaitant que le département des Pyrénées-Orientales devienne pilote en la matière.

Une reconnaissance qui permettrait notamment la “mise à disposition d’un fonds dédié au financement et à la facilitation des projets” qui dorment encore dans les cartons.

Mais je crains bien que cette motion et ces vœux pieux restent sans lendemain devant la détermination de certains opposants pseudo-écologistes.

Moi-même présent à cette plénière, j’ai été étonné du silence de votre représentante lors de cette session et alors-même qu’était évoqué les différentes procédures devant le tribunal administratif de Montpellier ayant donné raison à l’association France Nature Environnement,association soutenue idéologiquement très largement par des membres de votre majorité, obligeant 1 500 agriculteurs des Pyrénées-Orientales à désormais des restrictions drastiques.

On aimerait que le président de France Nature Environnement, vienne dans les Pyrénées-Orientales. On ne le voit jamais ici sur le terrain, il n’a jamais rencontré les agriculteurs. Entre soutenir France Nature Environnement ou soutenir nos agriculteurs il faut choisir !

Et pourtant envisager de nouvelles retenues collinaires pour stocker en surface, c’est toujours mieux que forer nous semble-t-il !

Tout ce que nous y stockerons ne sera pas pompé dans les eaux souterraines les plus anciennes et les plus lentes à se reconstituer.

Il faut savoir ce que nous voulons. Reproduire ce qui se fait dans le sud de l’Espagne où les réserves souterraines s’épuisent ?

Vous l’aurez compris, face à des idéologues et à ceux qui voudraient nous voir retourner au Moyen-âge agricole, nous sommes de ceux qui pensent qu’il faut une croissance raisonnée et non une décroissance, pendant de l’écologie punitive, les Pyrénées-Orientales dépendant avant tout de son tourisme et de son agriculture”.