Quatre artistes accrochent aux cimaises de la galerie des deux-Clochers. Chacune présente son œuvre

 

-Sophie Caillet Perier

“Pendant le confinement, les grands espaces nous ont manqué… Un soir de tempête silencieuse, je suis partie chercher sans masque l’air vif d’une mémoire ancienne et ce sont les bleus des vagues et du ciel qui m’ont submergée.
À grands gestes inspirés, j’ai retrouvé l’Outre-mer de mon enfance et j’ai jeté en blanc les écumes de Titane. Haut et fort.
Alors, après m’être débattue sous le désordre d’une aquaphobie, j’ai crawlé avec défi jusqu’aux cieux profonds de Cobalt. Très loin.
Puis… très lentement, après avoir traversé mers et ciels par dizaines, lentement, j’ai déchiré des lambeaux des unes pour les superposer aux autres. Guidée par la liberté qui nous a manqué. Très lentement.
Là où je collais une épaisseur, c’était la profondeur qui s’ouvrait et avec elle une impression de paysages plus vastes encore.
Mais les grands espaces peuvent vite nous sembler vides. Le manque, encore une fois.
C’est au scalpel qu’il faudra dégager cette silhouette anonyme et neutre pour peupler enfin ces paysages vertigineux. Cette silhouette Humaine, c’est moi qui peins. C’est toi qui regarde.”

 

-Françoise Perrotton

“Des pigments en suspension dans l’eau qui se fondent dans le papier.
Délaissée pendant quelques décennies, l’aquarelle se retrouve à l’honneur dans les années 1960, grâce à des artistes comme Raoul Dufy et Zao Wou-ki.
Aujourd’hui, beaucoup d’artistes contemporains choisissent l’aquarelle comme leur médium de prédilection tant elle permet de possibles variétés.
Peintre du rivage, je cherche de vieux objets que les hommes ont utilisés puis abandonnés se trouvant modifiés par leur environnement climatique, barques éventrées, portes rouillées, bois piqués.
Technique minutieuse de multiglacis, couche après couche, modulant ainsi l’atmosphère des couleurs du dessous posées par la voie de l’eau et faire ainsi apparaître les tonalités.
Mes aquarelles sont l’aboutissement d’un parcours, d’une réflexion, comment représenter ce qui me touche. L’aquarelle par sa transparence et sa lumière répond à cette attente qui me permet de rendre ma peinture à sa simple dimension décorative. Je raconte une histoire, un moment qui est inconnu, seule une partie est visible, la trace de l’usure du temps sur des objets fabriqués par l’homme.”

 

-Pascale Masardo

Cette exposition rassemble plusieurs séries ayant pour thématique un bestiaire fictif, êtres hybrides, oiseaux étranges, créatures revenus de l’enfance évoluent dans une réalité champêtre.
Ces scènes ludiques et orphiques expriment des moments de vie de ce peuple invisible. Elles sont liées à mon imaginaire qui évolue simultanément à l’élaboration du dessin.
Les techniques graphiques employées : crayons de couleurs, aquarelles et collage sur papier Arches pour les grands formats
La série « drunk on flowers » présente des créations photographiques élaborées comme des peintures digitales imprimés sur papier satiné.”

 

-Corinne Cardot

“Le travail actuel peut s’apparenter à un carnet de route. Un carnet de route, ce n’est pas exactement un carnet de voyages…
Après les explorations des dernières années, aussi variées que les recherches photographiques ou encore la peinture sur grands rouleaux en milieux naturels, le travail présenté ici s’intéresse à des habitudes plus urbaines, des lieux à priori ancrés dans le quotidien (mais ce n’est peut-être qu’une première impression…).
De l’expérience en mouvement naît une proposition artistique renouvelée…
Loin d’évoquer uniquement des contrées lointaines, mystérieuses ou magnifiques, mon « carnet de route » va pouvoir ainsi s’intéresser au parking d’un supermarché, la villa de quartier, la petite route serpentueuse flanquée de vignes et cyprès, ou encore au lotissement en construction qui jouxte… tout lieu réellement traversé, remarqué, photographié… Le dessin y prend une place intéressante, invité roi, engageant la concentration, qui observe et restitue la lumière autant que la forme. Il décrypte et redéfinit le réel, sans se soucier de narration.”

 

En pratique…

Du 3 au 30 novembre – Galerie des deux-Clochers (cloître) – Avenue Georges Clemenceau – Du lundi au samedi de 9H 30 à 12H et de 14H à 17H. Entrée libre. Vernissage le 4 novembre à 18H. + d’nnfos. tél. 04 68 89 84 33