(Communiqué)

 

Une rupture pendant l’été en catimini, et par SMS… oui, c’est par SMS fin juillet que le maire de Saint-Laurent-de-la-Salanque* a choisi de m’informer qu’il allait me retirer les délégations qu’il m’avait accordées. J’ai eu les plus grandes difficultés à l’avoir au téléphone faute de pouvoir le rencontrer pour avoir une explication. Et c’est ensuite juste après le 15 août que le chef de la police municipale accompagné d’une de ses agents, sont venus me remettre l’arrêté tout juste signé par le maire.

Est-ce une surprise totale ?

Sur le fond, oui : en effet, je n’avais jamais voté « contre » en conseil municipal conformément aux instructions écrites du maire sous peine de retrait de délégations. En revanche, en tant qu’élu, par devoir tant vis-à-vis de nos électeurs que par devoir de conseil d’un conseiller municipal, j’ai toujours formulé mes réserves, ma gêne ou mon désaccord avec certains projets – la vente précipitée du stade Jep Maso et l’ensemble des nouveaux projets d’urbanisation par exemples -, ou certains abandons d’engagements, soit en face à face, soit en réunion de groupe majoritaire, soit par écrit, voir en m’abstenant au Conseil quand cela n’était pas encore passible de sanction. Je note que les abandons d’engagements deviennent de plus en plus nombreux.

Sur la forme, encore plus : même si la méthode correspond à la méthode de gestion qui m’a déçu depuis trois ans, un SMS au cœur de la trêve estivale reste surprenant. La concertation, tant avec l’équipe de conseillers municipaux qu’avec les Laurentins, n’y est pas, les engagements de campagne ne sont finalement que promesses en l’air.

J’ai tenu mon rôle avec la plus grande sincérité et la plus grande loyauté : j’ai formulé mes questions et mes doutes en cherchant à apporter des solutions, je ne me suis jamais opposé en séance publique aux décisions du maire ou du groupe majoritaire, même lorsqu’elles me semblaient extravagantes. J’ai toujours cherché dans ma délégation et dans mes interventions, à mettre l’intérêt des Laurentins en premier et si possible à associer les citoyens concernés aux prises de décisions et aux choix proposés au maire.

J’ai eu la chance de côtoyer et de travailler avec de nombreux passionnés pendant ces trois années, des gens dévoués et dédiés à la mission de service public qui est la leur. Malgré tant de contradictions et de difficultés, je les remercie : bénévoles associatifs, citoyens engagés, agents municipaux et toute notre fonction publique territoriale !

Je continue à penser que la politique telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, tant au niveau national qu’au niveau local n’est plus saine et qu’en tant que citoyens nous méritons tous mieux de la part des élus qui nous représentent et qui manipulent l’argent public, celui de nos impôts sans cesse en augmentation.

Mon engagement citoyen se poursuit sans hésitation, au sein du Conseil Municipal tout d’abord où je serai désormais plus libre de m’exprimer, et toujours au service d’associations ou de causes qui me tiennent à cÅ“ur”.

 

Laurent Malet, conseiller municipal de Saint-Laurent-de-la-Salanque

*NDLR. Alain Got, maire de Saint-Laurent-de-la-Salanque.