*Par Claude Barate, universitaire, député honoraire

 

 

-“Ce jeudi 28 novembre 2024, dans le cadre de sa niche parlementaire, LFI a proposé un vote sur l’abrogation de la réforme des retraites

Bien entendu et comme prévu, ce texte n’a pas pu aller jusqu’à un vote. D’abord le délai d’étude et de discussion pour un sujet d’une telle ampleur, ne peut pas se réduire à un jour. Ensuite, l’article 40 de la constitution interdit aux parlementaires de créer des dépenses nouvelles sans apporter les financements correspondants.

En déposant sa proposition de loi, le groupe parlementaire LFI savait parfaitement cela. Leur démarche ne correspondait donc pas à une volonté réelle de modifier l’âge de départ à la retraite, mais à une simple opération médiatique pour faire croire…

C’est cela qui interdit à notre pays de se réformer et d’être performant : la démagogie distillée à longueur d’année sur un peuple trop souvent crédule.

Et Dieu sait que le peuple français est crédule. Il croit tout ce que les démagogues lui disent. Dans un sondage réalisé en cette fin de novembre, les français se prononcent massivement en faveur d’une baisse importantes des dépenses sociales, mais en même temps pour une baisse de l’âge de départ à la retraite. Les contradictions ne gênent pas nos compatriotes.

Que les Français soient crédules et toujours prêts à croire ce qui leur convient, est certainement regrettable mais pardonnable dans la mesure où ils ne réfléchissent pas trop sur des sujets qu’ils ne comprennent visiblement pas. Mais que des élus par leur démagogie électoraliste leur mentent, est insupportable dès lors qu’est en jeu l’avenir du pays.

En 1945, lorsque sous le gouvernement d’union nationale du général de Gaulle, le ministre communiste Ambroise Croizat a mis en place le système actuel des retraites des salariés, l’âge de départ à la retraite avait été fixé à 65 ans, pour une espérance de vie moyenne à l’époque de 65 ans. Autant dire qu’il y avait à l’époque très peu de retraités payés par un nombre important d’actifs.

Aujourd’hui, l’espérance de vie des hommes est de 80 ans et celle des femmes de 85 ans. On comprend, sans avoir fait de grandes études, que la charge qui pèse sur le dos des actifs est extrêmement lourde.

C’est pourtant cette charge que les socialistes de François Mitterrand, ont choisi d’alourdir en passant l’âge de la retraite à 60 ans. C’est cela qui a entrainé une perte du pouvoir d’achat des salariés, aggravée par le passage aux 35 heures. En effet, moins on travaille et plus la charge du paiement des retraites pèse lourdement sur les actifs.

Cela n’empêchera pas les démagogues de gauche de protester avec virulence, lorsque sous le quinquennat Sarkozy, la droite remontera à 62 ans l’âge de départ à la retraite. Âge qu’ils ne modifieront pas lorsqu’ils arriveront au pouvoir…

Quand est ce que les Français arrêteront de croire tous ces démagogues, qui empêchent la France de s’adapter en permanence comme le font les autres pays de l’Europe.

Quand est ce que les Français comprendront que dès lors que ce sont les actifs qui paient la retraite des anciens, toute charge nouvelle viendra peser sur leurs épaules et diminuer leur pouvoir d’achat.

Dans la totalité des pays européens voisins, l’âge de départ à la retraite est plus élevé qu’en France.

Les étrangers seraient-ils moins intelligents que nous ?

La vérité est que dans un système de répartition, dans lequel ce sont les actifs qui paient pour les inactifs, lorsque le nombre d’inactifs augmente du fait de l’évolution de l’espérance de vie, il n’y a que trois solutions :

-Baisser les retraites des retraités, ce qui se traduira par une perte de leur pouvoir d’achat.

-Augmenter les prélèvements sur les actifs et les entreprises, ce qui se traduira par une perte du pouvoir d’achat des salariés et une hausse du prix des produits.

-Augmenter le temps de travail des actifs soit dans l’année, soit avec un départ à la retraite plus tardif.

D’autres solutions sont possibles qui ne font plus reposer le coût des charges sociales sur le travail des seuls salariés.

J’ai déjà défendu dans ces lignes l’idée d’un financement sur la TVA qui aurait pour avantage de diminuer le prix de revient des produits fabriqués chez nous, d’augmenter les feuilles de salaire des salariés et de faire peser aussi sur les produits d’importation une part de nos dépenses sociales.

Tout peut être discuté. Une seule condition que soit banni la démagogie des hommes politiques qui trompent les Français.

 

Claude Barate.