*Par Claude Barate universitaire, député honoraire

 

“La crise agricole continue. Comment pourrait-il en être autrement puisqu’aucun des problèmes importants, n’a été réglé. Emmanuel Macron a cru, une fois encore, qu’il pouvait régler le problème agricole, par son verbe au salon de l’agriculture et avec quelques chèques, suivant le principe désastreux du quoi qu’il en coûte

Ce même principe qui nous a conduit à 1 000 milliards de dette supplémentaire, pour atteindre une dette record et désastreuse de 3 000 milliards. Dette, qu’il va falloir rembourser et qui va obliger les successeurs d’Emmanuel Macron à faire du paiement des intérêts, le poste budgétaire le plus important de l’Etat, avant le budget de la Défense, ou celui de l’Education. Après lui, le déluge !

En apportant quelques crédits de trésorerie, en réglant ici ou là quelques situations, le président a cru qu’il avait réglé le problème de la crise agricole, alors qu’il n’a fait qu’atténuer les effets de celle-ci, en apposant, ici ou là, des rustines.

Les problèmes de fond n’ont pas été réglés, et pour cause, car ils sont structurants.

J’ai déjà eu l’occasion d’en relever l’essentiel.

-D’abord, nous avons en France des normes plus contraignantes que les normes européennes. J’ai déjà dit qu’il fallait qu’une loi supprime toute norme française qui serait plus contraignante que la norme européenne. J’ai ajouté, qu’a l’occasion de cette loi, doit être décidé la suppression de l’administration qui édicte ces normes et décide de cette sur-administration. L’économie pour le budget de l’Etat serait substantielle, et surtout, on allégerait le fonctionnement des entreprises françaises, y compris agricoles, qui croulent sous les normes et la paperasserie administrative.

-Ensuite, il est scandaleux que l’Europe impose à ses propres ressortissants des normes de production qu’elle n’impose pas aux produits qu’elle importe. Lors de nouvelles manifestations à la frontière franco-espagnole, le lundi 3 juin 2024, le monde agricole se plaignait, à titre d’exemple, de cerises importées de Turquie où elles sont traitées par des pesticides qui sont interdits en Europe. Il mettait également en exergue aussi les différences concurrentielles entre les tomates du Maroc, produites à un coût horaire de 1 euro, contre 12 euros en France.

Ce n’est pas les échanges commerciaux qui sont en principe à condamner. Tout le monde comprend que si on veut vendre nos produits à l’international, il faut accepter les produits des pays étrangers.

Ce qui est scandaleux, c’est que l’Europe autorise l’importation de produits étrangers dont elle bloque la production en Europe, par des normes plus contraignantes.

Il faut donc imposer à l’Europe, une directive qui interdise l’importation de produits qui ne répondraient pas aux normes européennes.

C’est là-dessus que le monde agricole attend l’exécutif français. Cela va lui imposer de s’attaquer en direct à la présidente allemande de la commission qui a érigé en technique de négociation des traités commerciaux, l’abandon de règles logiques d’équité, pour mieux vendre les produits de l’industrie allemande.

En aura-t-il la volonté et la force ? Rien n’est moins sûr, quand on connait l’idéologie mondialiste du président et sa faiblesse face à l’Allemagne, compte tenu de sa gestion financière de la France.

 

*Par Claude Barate universitaire, député honoraire