*Par Claude Barate universitaire, député honoraire

 

-“Il était jeune, intelligent, il avait reçu une très bonne formation. Il était issu de la gauche, mais n’en avait pas son dogmatisme et sa démagogie. Il n’avait pas d’expérience d’élu, mais avait déjà une expérience politique ayant été secrétaire général adjoint de l’Elysée sous François Hollande, puis son ministre de l’économie.

Devant les français, il avait dit vouloir rassembler la droite et la gauche dans un « en même temps » non identifié. Il avait tout pour plaire à un peuple crédule et il a été élu.
On avait oublié qu’il avait été dans une banque d’affaires en charge des fusions de grandes entreprises et qu’il était un libertaire mondialiste.

Compte tenu de son éducation, il aurait dû savoir que la France est une nation, et que pour réunir son peuple, on ne peut le faire que dans la grandeur de la France et la protection des français.
Des hommes importants avant lui en avaient défini les contours.

Ainsi, Ernest Renan avait apporté une définition lumineuse de la Nation dans sa conférence célèbre de la Sorbonne du 11 mars 1982 sur le thème, Qu’est- ce qu’une Nation ? C’est un texte dont je conseille la lecture à mes lecteurs.

L’auteur y développe une définition moderne qui dépasse le cadre ethnique ou tribal, pour s’attacher à un sentiment d’appartenance commune, à la volonté de vivre ensemble un destin commun :

-« Une Nation est une âme… Deux choses qui en principe n’en font qu’une, constituent cette âme.., L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis… La Nation, comme l’individu est l’aboutissement d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements. »

« Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a fait et de ceux qu’on est disposé à faire encore. »…

« Dans le passé, un héritage de gloire et de regrets à partager, dans l’avenir, un même programme à réaliser ; avoir souffert, joui, espéré ensemble, voilà qui vaut mieux que des douanes communes et des frontières conformes aux idées stratégiques ; voilà ce que l’on comprend malgré les diversités des races et de la langue… Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours, comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de vie. »

Ernest Renan aurait pu rajouter à cette idée de la Nation, certaines données objectives qui permettent parfois, d’en définir les contours : le territoire, l’ethnie, la langue, la religion, la culture, ou encore l’Etat, même si l’idée de Nation ne leur est pas réductible.

Quant à la grandeur de la France et au besoin de protection des français, Emmanuel Macron aurait dû se rapporter aux paroles du général de Gaulle lorsqu’il disait que « l’homme doit être au centre de toutes les décisions politique » et lorsqu’il écrivait dans ses Mémoires de guerre « la France n’est réellement elle-même qu’au premier rang ; que, seules, de vastes entreprises sont susceptibles de compenser les ferments de dispersion que son peuple porte en lui-même ; que notre pays, tel qu’il est, parmi les autres, tels qu’ils sont, doit, sous peine de danger mortel, viser haut et se tenir droit (…).

« Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur. »

Si Emmanuel Macron avait eu en tête ces 2 idées majeures, jamais il n’aurait provoqué ce dénigrement de la France auquel il s’est livré avec constance. Pour lui la Nation a peu d’importance.

Ainsi en est-il de sa déclaration pendant la campagne présidentielle de 2017 à Alger, lorsque devant le président Boutéflika, il qualifiera la « colonisation de la France comme un crime contre l’humanité ».

Il savait pourtant, que tout le monde a été colonisé par tout le monde et notamment l’Algérie berbère chrétienne, colonisée par les arabes puis les ottomans. Il savait également que la conquête d’Alger par les Français avait mis fin à la traite des esclaves qui y était organisée, comme il savait le potentiel que nous avions laissé en Algérie au moment de la décolonisation en 1962. Cette faute a eu naturellement comme conséquences, de dégrader l’image de la France, aux yeux des algériens ou des français d’origine algérienne vivant en France. Comment les inciter à s’assimiler dans un pays que son propre président qualifie de criminel !

Elu président, il ira dire à l’étranger, aux Etats Unis, « qu’il faut reconstruire l’histoire de la France » et « qu’il n’existe pas de culture française ».

En déclarant qu’il fallait reconstruire l’histoire de la France, le Président Macron s’est inscrit dans la droite ligne de la culture woke américaine, qui a pour seul objectif, au nom d’un prétexte d’éveil, de détruire les romans constitutifs des peuples et des Nations.

En déclarant qu’il n’existait pas de culture française, le Président Macron avait nié une réalité. Je ne lui ferai pas l’injure de croire qu’il ne la connaissait pas. Comment aurait-il pu ne pas connaître ce qui fait la beauté de la France, celle des cathédrales, de ses villes, mais aussi de ses paysages et de ses traditions ? Comment aurait-il pu ne pas connaitre la force de de ses poétes, de sa littérature, de ses philosophes, de ses peintres et de ses musiciens.

Nier la culture française, c’était refuser à la France ses racines chrétiennes d’amour et de liberté.
C’était refuser à la France son rôle moteur dans le siècle des lumières, c’était lui contester l’universalité de son message.

En niant la réalité de la culture française, Emmanuel Macron avait porté volontairement atteinte à ce qui fait la grandeur de la France.

C’était donc en toute logique macroniste que le Président Macron pourra déclarer dans L’Express fin 2020 « Dans notre code civil, figure cette notion très problématique d’assimilation, elle ne correspond plus à ce que nous voulons faire. »

C’est pourtant cette politique assimilationniste qui a vu les celtes s’assimiler avec les anatoliens, devenir gaulois après les conquêtes de César, puis des gallo-romains, être des chrétiens quand le christianisme va éclore et se développer y compris chez les peuples barbares. Royautés, républiques, empires, tous ont conduit cette politique d’assimilation qui a forgé le ciment de l’unité nationale.

Et Emmanuel Macron voudrait l’écarter alors qu’elle est un élément essentiel, avec la culture chrétienne, de l’âme de la France.

Ce n’est donc pas par hasard, qu’Arnaud de Bénedetti, professeur à la Sorbonne a pu écrire un jour dans le Figaro « Culture woke et macronisme, vers une convergence des luttes ».

En réalité Emmanuel Macron est resté un mondialiste.

Cette mondialisation souhaitée par les macronistes a pour intérêt et objectif une baisse des prix, cumulée avec une augmentation des choix pour les consommateurs. Elle favorise surtout le commerce international et les profits des multinationales. Elle ne se préoccupe pas des peuples et encore moins des nations.

Le « en même temps » initial a été perçu par le peuple comme une politique d’union et de rassemblement, alors qu’il s’agissait simplement de conduire la politique, un coup à droite, un coup à gauche.

A une politique d’union, le macronisme a substitué une politique de coup de volants successifs, c’est ce qui explique les tâtonnements dans les nominations des divers ministres de l’éducation, sans cohérence et sans continuité.

C’est cette valse-hésitation sur tous les sujets qui a conduit à l’inefficacité dans l’action.

Dans sa déclaration télévisée du13 juin 2024, Emmanuel Macron a déclaré : « Pendant sept ans, j’ai travaillé comme un fou ». Ce qui est en cause, ce n’est pas la quantité du travail mais sa qualité. A quoi sert de travailler, si on travaille comme un fou !

Pris dans ses rêves mondialistes, E.Macron s’est plus préoccupé dune construction européenne conforme à son idéologie que de la souffrance des français. Le « Premier de cordée » comme il s’est défini lui-même ne s’est pas préoccupé des français qui devaient le suivre.

Résultat il n’a pas voulu entendre leur souffrance sur la perte du pouvoir d’achat, sur leur recherche d’autorité et de sécurité ou encore sur leur désir de voir maitriser l’immigration.
Maintenant, le peuple a la parole. Il faut espérer qu’une fois encore, il ne confondra pas les cause qu’Il adore avec les effets qu’il exècre. J’espère qu’il saura choisir, car le bal des hypocrites est de retour, demain on rasera gratis.

Sans hésiter, il faut faire le choix du pouvoir d’achat, de l’ordre, de l’autorité, celui de la sécurité et de la maitrise de l’immigration Il faut faire le choix national, du bonheur des Français et de la grandeur de la France !

 

*Par Claude Barate universitaire, député honoraire