Beaucoup sont partis, au sens propre comme au sens figuré, tranquillement, paisiblement… Quoi qu’on en dise et quoi qu’on en pense : Jean-Paul Alduy, épaulé dans sa communication électorale par une certaine Valérie Loctin (fille du grand journaliste sportif feu Pierre Loctin), avait réussi pour cette Municipale perpignanaise  anticipée de 1993 une recette et un mix avec gens simples, des visages pour la plupart inconnus et hors système, passionnants et passionnés comme on dit… (Document @rchives C.G.)

 

C’était “hier”, c’était un 13 juin… de l’An 1993… C’était il y a trente ans, déjà… Jean-Paul Alduy, tout frétillant et gonflé d’oxygène, débarquant de Saint-Quentin-en-Yvelines (dans la région parisienne), succédait à son père Popol Alduy, ce à l’issue d’une campagne électorale particulièrement mouvementée, pendant laquelle, à droite, deux camps politiques s’affrontaient, l’un mené logiquement par le 1er adjoint de l’époque, Claude Barate (RPR), l’autre donc par le fils à papa, Jean-Paul (estampillé centriste)… La Nuit des longs couteaux n’en finissait plus de chercher l’aube…

 

Cette élection municipale-là allait être différente des autres, avec son lot historique de trahisons, de boules puantes, de maîtres de l’épouvante, de corbeaux, d’autopsies clientélistes électorales… Paul Alduy avait été mis en minorité sur le vote du Budget. Mais, témoin de cette époque, vous ne m’empêcherez pas de penser que Paul Alduy avait volontairement provoqué l’Histoire pour se débarrasser définitivement de son 1er adjoint.

En quatre mots : ça lui allait bien !

En fin stratège qu’il a toujours été dans sa longue carrière professionnelle politique – maire de Perpignan pendant plus de trois décennies, député, sénateur… – l’homme, particulièrement rusé, incontournable de la scène publique roussillonnaise, maniait l’air du temps comme personne à cette époque-là. Il avait ses mots, son vocabulaire, son suspense, pour organiser ses coups de théâtre médiatiques, pour dominer le climat ambiant de cette Cité et ses habitants qu’il connaissait par coeur. Il avait un humour fou (caché), le goût du risque, une élégance diplomatique redoutable enfin habitait en lui un rôle de magicien, surmontant à chaque fois les événements lors de cruels dilemmes.

A l’occasion de cette élection municipale anticipée, en 1993 donc, les articles de presse de l’époque – les réseaux sociaux étant inexistants, encore dorlotés ou à l’état végétatif dans le ventre de leur mère, Internet – décrivent un univers municipal perpignanais impitoyable : une caverne pleine de loups, de tragédies, d’assassins dans le verbe uniquement (ouf !)… “Malheur !”, comme se serait exclamée Mado la Niçoise si elle s’était attablée en ce temps-là au grand café de La Bourse, place de La Loge, pile-poil face à l’Hôtel-de-Ville.

Bref, vous l’aurez compris, surtout chez les plus anciens, un épisode “frenchie” qui, à n’en pas douter, juré-craché, aurait eu sa place entière dans la série américaine Dallas.

Nostalgie.

 

L.M.