Présentation de l’exposition

« J’ai dessiné la guerre. Le regard de Françoise et Alfred Brauner » retrace l’histoire des conflits contemporains à partir de dessins d’enfants qui en livrent un témoignage poignant.

L’exposition puise dans le fonds considérable de dessins d’enfants en temps de guerre collectés par Françoise et Alfred Brauner depuis la Guerre d’Espagne puis dans de multiples conflits dans le monde, au Japon, au Vietnam, en Algérie, en Afghanistan, en Palestine, en Tchétchénie…

Elle propose à la fois une expression de la guerre propre à l’enfant au moyen du dessin, et une interprétation d’adultes ayant voué une grande partie de leur vie à l’enfance et à sa compréhension.

A tout âge, ces dessins peuvent susciter débat et analyse sur l’appréhension des conflits contemporains, les droits de l’homme, et la nécessité d’écouter toutes les voix, en particulier celles des enfants.

C’est cela qu’offre le voyage dans le fonds Brauner : l’impression de retrouver des paroles enfantines sur la guerre, d’entendre des « voix de papier ».

« Ces dessins rassemblés méritent d’être partagés comme des documents historiques et humains de premier ordre, des éléments essentiels de notre mémoire collective au service de la paix. »

Irina Bokova – Directrice générale de l’UNESCO

Françoise et Alfred Brauner, au service de l’enfance.

Le premier contact de Françoise Brauner (Vienne 1911- Paris 2000) pédopsychiatre, avec l’enfance en guerre, se produit pendant la guerre d’Espagne au foyer-école de l’hôpital des Brigades Internationales.

En 1937, à la fin de son service militaire, Alfred Brauner (Saint Mandé 1910-Paris 2002) gagne aussi l’Espagne et se consacre aux foyers d’enfants évacués.

Quelques semaines avant la chute de Barcelone, tous deux reviennent en France, et, à la fin de 1938, ils se chargent de 130 enfants juifs allemands et ex-autrichiens évacués en France après la « nuit de cristal ». Six mois plus tard éclate la Seconde Guerre mondiale, et les Brauner vont entrer dans la Résistance.

La France libérée, ils accueillent les enfants survivants des camps d’Auschwitz et Buchenwald.

En 1946, l’expérience acquise et les matériaux recueillis deviennent la matière de la thèse d’Etat soutenue en Sorbonne par Alfred.

Ensemble les Brauner ouvrent deux centres pour enfants handicapés où la thérapie implique l’expression artistique. En retraite à partir de 1982, les Brauner peuvent se consacrer à la quête de dessins d’enfants pris dans une guerre, poursuivant leur engagement contre toutes les guerres.

Leur collecte de 2 000 dessins couvre le siècle et le monde. Ils furent membres actifs de l’association Enfants Réfugiés du Monde. Leur approche de l’expression graphique, dramatique et musicale en fait des précurseurs.

Rose Duroux et Catherine Milkovitch-Rioux, extrait de l’introduction au catalogue « J’ai dessiné la guerre ».

Création de l’exposition

Cette exposition a été réalisée dans le cadre du programme de recherche de l’Agence Nationale pour la Recherche Enfance Violence Exil piloté par le Centre de recherche sur les littératures et la socio-poétique (Université Blaise Pascal – Clermont-Ferrand). Elle a été réalisée sous le haut patronage de l’UNESCO.