Le prix Méditerranée Etranger 2014 a été attribué avant-hier, jeudi di 22 mai 2014, à Javier Cercas pour Les Lois de la frontière, traduit de l’espagnol par Elisabeth Beyer et Aleksandar Grujicic (Actes Sud). La présence de l’écrivain catalan qui avait fait le déplacement à Paris a suscité un véritable engouement de nombreux journalistes qui avaient fait le déplacement à la Closerie des Lilas pour le rencontrer.

Trois ans après Anatomie d’un instant, Javier Cercas, 51 ans, révélé par Les Soldats de Salamine (2001), revient avec un livre aussi vertigineux que le récit du coup d’état raté du colonel Tejero en 1981, un roman qui lui aussi décortique les failles de la mémoire et les différentes lectures d’une même vérité.

Les Lois de la frontière reconstitue l’épopée d’un jeune caïd de Gérone dans l’Espagne postfranquiste. La radiographie passionnante d’une génération. L’histoire de Zarco, bandit au petit pied, devenu grâce aux medias un Robin des Bois de l’après franquisme, est racontée à trois voix : celle de Canas, habitée par la culpabilité de s’en être sorti, celle de Cuenca, le policier qui l’a arrêté, désabusé et lucide, celle du directeur de la prison qui analyse finement le décalage entre la personne réelle du prisonnier qu’il côtoie, et le personnage de Zarco qui n’existe que dans le récit public.

 

 

Légende photo : François Pérol, président du Directoire de BPCE,  lecteur et  grand admirateur de Javier Cercas,  a honoré de sa présence la remise du prix Méditerranée étranger, aux côtés de Christine Fabresse, présidente du Directoire de la Caisse d’Epargne LR.