Crise mondiale oblige : la Catalogne espagnole n’attirerait plus les investisseurs venus des Pyrénées-Orientales. Alors qu’il y a encore une poignée d’années ils se bousculaient au portillon de la très florissante économie de Barcelone et sa région, et qu’il était de bon ton pour un entrepreneur roussillonnais d’y “placer ses billes” (…), aujourd’hui les chefs d’entreprise perpignanais semblent lui préférer le Maroc (principalement les régions de Casablanca et Marrakech), le Pays Basque ou encore l’agglomération d’Alicante pour rester en Espagne. Certes, les causes de cette crise que traverse la Péninsule ibérique sont multiples, et c’est bien ce qui rendra la guérison longue et difficile. La Catalogne, qui fut pendant très longtemps la vitrine économique et touristique ainsi que le poumon industriel de l’Espagne, n’échappe pas aux turbulences de la mondialisation qui redessinent la nouvelle carte du capitalisme.

Plus inquiétant encore : le nombre de Français qui s’en retirent et qui mettent leurs biens professionnels en vente…

Ainsi, quasiment deux ans jour pour jour après avoir annoncé “en grandes pompes” l’ouverture de la toute-première franchise du groupe Accor en Espagne, le sémillant perpignanais Marc Bournazeau et son associé, l’hôtelier rivesaltais Henri Gauze, ont-ils décidé de mettre fin à leur aventureuse aventure ibérique en signant un mandat de vente des hôtels Ibis et Etap de Gérone, et ce auprès d’un prestigieux groupe financier, la Banque Lazard.

La nouvelle surprend d’autant plus qu’elle concerne directement deux hommes d’affaire issus du département des Pyrénées-Orientales, et dont les spécialistes de l’économie transfrontalière ont toujours loué “le talent, les atouts et un sens inné des affaires” ; deux héros, deux champions à la tête d’entreprises de taille intermédiaire réputées pour prospérer et innover dans leur secteur d’activité. Jusqu’ici en tout cas.
En novembre 2009, par exemple, Thomas Gourdin écrivait dans le magazine L’Expansion, à propos de Marc Bournazeau : “Il fait incontestablement partie des 15 patrons qui dynamisent l’activité locale (…). Marc Bournazeau, l’investisseur survolté : président de l’Usap de 1998 à 2000, 48 ans, a repris en 2001 avec sa femme Emma, née Florensa, l’affaire immobilière de son beau-père, dondateur du Groupe Moliflor (casinos). Il a aussi racheté les domaines viticoles de Château-Saint-Roch, à Maury, et Terra Remota, en Espagne, où sont produites quelque 70 000 bouteilles par an – du Qualitatif ! Côté immobilier, les Bournazeau ont ouvert la première franchise du groupe Accor en Espagne, avec Henri Gauze (…)”.