Relevé dans le quotidien Le Figaro de ce jour, dans les pages “saumon” économiques (page 25), sous la plume de Yvan Letessier
“C’est déjà Noël dans les “civettes” ! Le gouvernement a fait, hier, un joli cadeau aux buralistes. Leur rémunération sur chaque paquet de cigarettes passera de 6,5% à 6,9% du prix de vente. Cette augmentation débutera en janvier 2012 et sera étalée sur cinq ans, durée du nouveau “contrat d’avenir” signé entre Valérie Pécresse, ministre du Budget, et Pascal Montredon, président de la confédération des buralistes. Elle s’ajoute à diverses mesures d’aides aux buralistes installés près des frontières et en zone rurale, évaluées à 320 millions d’euros. La hausse de la rémunération profite, elle, à tous les buralistes sans distinction. Paradoxal, car “la vente du tabac comme les aides ont permis à votre revenu moyen de progresser de 57% entre 2002 et 2010”, comme l’a rappelé, hier Valérie Précresse aux buralistes, qui tenaient leur congrès annuel à Paris. “Au total, c’est plis de un milliard d’euros qui est venu soutenir et accompagner votre profession, qui a bénéficié également, pour nombre d’entre vous, des effets de la baisse de la TVA dans la restauration”. Début 2003, une très forte hausse des prix avait fait s’effondrer les ventes et entraîné la fermeture de près de 5 000 débitants. Il en reste 28 000. Mais depuis 2004, la hausse des prix régulière et modérée (6% par an depuis 2009) n’a pas eu en fait d’impact sur le nombre de cigarettes vendues chez les buralistes, au grand dam des partisans de la lutte antitabac et du ministère de la Santé. Du coup, le chiffre d’affaires des débitants de tabac progresse bon an mal an au rythme de l’inflation des cigarettes et, surtout, de l’Etat, qui empoche 80% du prix d’un paquet, ce qui lui rapporte chaque année plus de 10 milliards d’euros. Certes, le cadeau supplémentaire aux buralistes n’aura aucun impact sur les comptes de l’Etat. Selon toute vraisemblance, la hausse dela rémunération sera en effet compensée non pas par une baisse des taxes perçues par Bercy, qui surveille de près ses comptes, mais plutôt par une baisse de la rémunération des industriels du tabac, comme cela avait été le cas lors du précédent contrat d’avenir. Dans la mesure où les cigarettiers n’ont aucune intention de gagner moins d’argent, ils compenseront la baisse de leur rémunération sur chaque paquet par une hausse de leur prix (…)”.
Les cigarettiers peuvent augmenter leur prix au début de chaque trimestre. Leur prochain ajustement tarifaire n’interviendra pas forcément dès janvier prochain, dans la mesure où les prix augmenteront déjà de 6% le lundi 10 ou 17 octobre 2011, comme l’a décidé le gouvernement. Le paquet de Marlboro passera alors de 5,90 à 6,20 euros.