Sauvetage en mer ou sur le littoral, sécurité civile, formations, prévention… La SNSM assure de nombreuses missions. Rencontre avec Gaël Duteil, président de la station locale de Canet-en-Roussillon et de Sainte-Marie-la-Mer, qui nous raconte le quotidien de cette association bien particulière
C’était le 7 janvier en milieu d’après-midi. Le vent dépassait les 100 km/h. Facilement reconnaissable avec leurs tenues et leur vedette orange, la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) venait au secours d’un bateau bloqué dans l’avant-port qui avait rompu les amarres. Une intervention non sans secousse ! Ce jour-là , deux stations ont été sollicitées, celles de Canet et du Barcarès.
Prêts à partir… à n’importe quel moment
–« Pour toute intervention, nous sommes appelés par le CROSS (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) et nous avons obligation d’y répondre », précise M. Duteil, qui travaille pour Veolia. Malgré un statut associatif, les bénévoles de la SNSM ont des rôles bien spécifiques. Lorsqu’ils reçoivent un appel, ils doivent être prêts en vingt minutes, et cela 365 jours sur 365, 24H sur 24.
En sortie, chaque sauveteur a une fonction bien précise et tous savent ce qu’il faut faire : « Il y a le patron de sortie qui est celui qui gère les opérations, le plongeur et le nageur de bord ainsi que l’équipier qui s’occupe de tout ce qui se passe à bord. »
Sur une trentaine d’interventions par an, 80 % des sorties sont des remorquages. « Souvent en avril, nous avons des bateaux qui n’ont pas tourné pendant l’hiver. Ils se retrouvent en panne au large et nous les ramenons. » Les autres interventions sont des cas plus complexes et nécessitent prudence, sérénité et réactivité pour faire face à toutes les éventualités. Car la mer peut ne pas pardonner.
Être amoureux de la mer
–« Devenir bénévole à la SNSM n’est pas donné à tout le monde. Nous retenons environ 1 personnes sur trois. Ce sont généralement des personnes qui ont déjà la mer dans leur vie. Il faut évidemment avoir envie d’aider les autres », conseille le président de la station.
Pour revêtir la fameuse tenue orange, il faut faire preuve d’une grande motivation et pendant au moins un an, la personne doit s’entraîner régulièrement et suivre des formations. « En sortie, nous devons tous avoir une confiance aveugle envers nos coéquipiers. » L’entraînement et la formation sont deux éléments importants dans la vie de l’association.
Les bénévoles se regroupent en moyenne une fois par semaine pour travailler les sorties en mer ou suivre des formations sur le secourisme, la navigation ou le matelotage… Evidemment, la confiance n’existe que si le groupe est soudé et vit des moments de convivialité.
Appel aux dons
Association à but non lucratif, la SNSM fonctionne à 80 % avec des dons publics et privés. La ville soutient également l’équipage local.
Maintenir à flot toute cette organisation a un coût ! L’association fait régulièrement des appels aux dons pour continuer ses missions d’intérêt public. L’adage de la SNSM : Aidez-nous à vous aider !
Pour participer au financement de cette association grandement utile : snsm.org
La SNSM en chiffres
• 350 000 euros : c’est l’investissement réalisé cet hiver pour pérenniser la durée de vie de la vedette. La SNSM fonctionne à 80% grâce à des subventions et des dons.
• Vingt-cinq : c’est l’âge du bénévole le plus jeune de la station canétoise.
• Cinq : c’est le nombre de stations dans les Pyrénées-Orientales. La SNSM locale opère en priorité sur Canet et Sainte-Marie. En France, il y a 208 stations.
• Vingt-quatre membres composent l’équipe de Canet-en-Roussillon dont dix-huit sont opérationnels. Il y a 8 000 bénévoles en France.
• La station canétoise comptabilise en moyenne une trentaine d’interventions par an. En France, ce compteur atteint les 6  000.