Ce mercredi 17 mai à 15H 30, Antoine Parra, maire d’Argelès-sur-Mer, devant les caméras (Capture d’écran BFMTV). L’élu s’est voulu rassurant. L’incendie est maîtrisé.

 

Quinze mille mètres carrés (1,5 hectare) qui s’envolent en fumée… et aussitôt, aux côtés de la centaine de sapeurs-pompiers venus de l’Aude et de l’Hérault pour épauler leurs collègues des P-O, c’est la grosse artillerie médiatique nationale (chaînes d’infos en continu, etc.-etc.) qui s’emballe et qui débarque in situ, en l’occurrence ici sur le territoire de la commune d’Argelès-sur-Mer

 

D’un seul coup, tout à coup, 1,5 hectare de végétation qui brûle et c’est pour nos (très) chers journalistes le casse du siècle ! Ce n’est pas tout, sans (aucun) doute pour faire pleurer dans les chaumières gauloises on en (r)ajoute des tonnes de couches, dès fois que les larmes émotionnelles des téléspectateurs auraient du mal à s’écouler sur les visages : alors qu’officiellement, par exemple, la carte météo de BFMTV nous annonce un vent avec des rafales jusqu’à 80 km/h, l’envoyé spécial de la même chaîne de télévision dépêché sur place pour des directs, lui, passé dans l’art d’être maître de l’épouvante, nous certifie une tramontane à plus de 110 km/h à Argelès-sur-Mer… confondant sans aucun doute avec le Cap Béar ! Mais, c’est bien connu : les Français n’ont jamais été (très) bons en géographie.

Et ailleurs, sur la planète Terre, quoi de neuf ? A oui, c’est vrai, plus un événement est lointain, moins il est intéressant, et vice versa. Vu de Paris : 1,5 hectare de végétation qui flambe en Roussillon est d’un meilleur rendement que cinq cents morts de migrants en Méditerranée… ou cinquante mille morts en Inde. Le seul détail capable de donner un peu de ragoût à ces deux dernières informations serait qu’il y eût au moins un Français parmi les victimes…

Bref, quotidiennement, le Roussillon est placé sous les phares d’une actualité pour le moins… brûlante ! Manque d’eau, risque d’incendie, vents violents, le tout empaqueté par les médias dans une sauce temporelle et macabre médiatique à répétition : tous les ingrédients sont maintenant réunis pour rayer le département de la carte des vacances !

Drôle d’époque !

L.M.