Littéralement sinistrée par les intempéries du week-end dernier, la Réserve africaine de Sigean, qui fête cette année son 40ème anniversaire, menace de quitter les Corbières pour s’installer en Catalogne espagnole. Des contacts avec la Generalitat ont déjà été pris.

En réalité, le problème remonte à de nombreuses années : depuis la tempête de 1999, la digue qui préservait la Réserve n’a pas été reconstruite à une hauteur équivalente. Ainsi la Réserve sert de zone de déversement pour la Berre : les responsables du site ont même déposé plainte le 8 novembre dernier pour mise en danger de la vie d’autrui.

Vivement interpellé par la situation et par la menace d’un départ qui mettrait en cause 90 emplois à l’année et le double en saison, le Maire de Leucate Michel Py a tenu à visiter la Réserve le mercredi 3 décembre en compagnie de Mme le sous-préfet de Narbonne Béatrice Obara, et des élus de communes voisines. Etaient présents le Maire de Fitou M. Armangau et naturellement le Maire de Sigean M. Jammes, accueillis par le Directeur du site M. Boisard.

Forte de ses 330 000 visiteurs annuels, la Réserve Africaine est à ce jour le deuxième site touristique de l’Aude, derrière l’inévitable cité de Carcassonne! Outre l’argument économique (le chiffre d’affaires de la Réserve tourne autour des 10 millions d’euros), il s’agit évidemment de préserver aussi cet élément majeur du patrimoine naturel audois, fondé en 1974 par deux personnalités exceptionnelles : le comte Paul de la Panouse et Daniel de Monfreid, fils du célèbre navigateur leucatois Henry de Monfreid.

            Accueillant plus de 3800 animaux (900 mammifères, 900 reptiles et plus de 2000 oiseaux) et 160 espèces sur 300 hectares, la Réserve Africaine a en outre le mérite de constituer un parc semi-naturel, dans lequel les animaux bénéficient d’un cadre particulièrement vaste et adapté pour conserver un comportement proche de celui de leurs congénères en liberté.

            Reste maintenant à trouver des solutions pour maintenir la Réserve dans notre territoire : « Les contacts avec Barcelone ne sont pas des menaces en l’air. J’appelle les élus à prendre leurs responsabilités : il faut sauver la Réserve ! », a conclu Michel Py.