(Vu sur la Toile)

 

Chantal Cécillon, victime oubliée d’un féminicide…
(Article de David Reyrat – Journal Le Figaro)

 

Près de vingt ans après son meurtre par son mari, le rugbyman Marc Cécillon, un livre bouleversant évoque cette femme-courage dont il a été très peu question après le drame.

Une tombe. Anonyme ou presque. Chantal 1960-2004. Aucune mention du nom de famille. Le sien, du moins celui d’épouse, était Cécillon. En 1980, la jeune femme avait épousé Marc Cécillon. Qui allait devenir une figure du rugby français. Quarante-sept sélections avec le XV de France de 1988 à 1995. Une légende du club de Bourgoin, petite ville qui jouera les premiers rôles dans le championnat de France dans les années 1990. Un mari qui, dans la nuit du 7 au 8 août 2004, tuera sa femme de quatre balles de 357 Magnum tirées à bout portant.

Le drame avait fait grand bruit. Les procès, en première instance puis en appel, avaient défrayé la chronique judiciaire en 2006 et 2008. Quinze ans déjà. Alors pourquoi y revenir aujourd’hui dans un livre – L’Affaire Cécillon. Chantal, récit d’un féminicide (Les Presses de la Cité, en librairie le 13 avril) ? Parce que son auteur, Ludovic Ninet, s’est aperçu avec effroi que de Chantal, il n’a pas été question, ou si peu (…).

 

 

Rugby : retour sur la chronologie des faits dans l’affaire Marc Cécillon
(Article de la rédaction du Figaro)

 

Août 2004 : le meurtre

Dans la nuit du 7 au 8 août 2004, Marc Cécillon, sous l’emprise de l’alcool (2,35 grammes d’alcool dans le sang) lors d’une fête organisée chez des amis à Saint-Savin (Isère), tue sa femme Chantal de trois balles de 357 magnum. Il faudra dix personnes pour maîtriser l’ancien international tricolore (1,92 m pour 120 kg) aux quarante-six sélections, dont cinq comme capitaine. La gendarmerie précisera ensuite que Cécillon n’aurait véritablement réalisé la mort de son épouse que le dimanche matin, plusieurs heures après le début de sa garde à vue.

 

Novembre 2006 : la condamnation

Le 10 novembre 2006, Marc Cécillon est condamné par la cour d’assises de l’Isère à vingt ans de prison pour le meurtre de son épouse. Les jurés de la cour d’assises vont au-delà du réquisitoire de l’avocate générale qui avait réclamé une peine de quinze ans de réclusion à l’encontre de l’ancien rugbyman, alors âgé de 47 ans. Durant son procès, l’ancien joueur, qui a effectué vingt-sept mois de détention préventive, reconnaît qu’après sa retraite sportive, il s’est imaginé que sa femme avait un amant et qu’il s’était laissé ronger par la dépression et la jalousie. L’ancien troisième-ligne décide de faire appel.

 

Décembre 2008 : peine réduite en appel

Le procès en appel de l’ancien international, condamné le 10 novembre 2006 à vingt ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de sa femme, se déroule à Nîmes (Gard) du 1er au 5 décembre. Sa peine est réduite à quatorze ans. Il est défendu par Me Éric Dupond-Moretti, devenu ministre de la Justice. « C’était un procès plus juste que celui de Grenoble. De toute façon, la peine ne fera pas revenir ma maman », avait réagi Angélique, l’aînée des filles de Marc Cécillon, tandis que sa sÅ“ur Céline, 26 ans, était sortie livide de la salle d’audience.

 

2011 : sortie de prison

Sept ans après le drame, Marc Cécillon est libéré du centre de détention de Muret (Haute-Garonne). Le 27 juin 2011, le juge des libertés et de la détention de Toulouse avait accepté sa demande de liberté conditionnelle à mi-peine, assortie de conditions très stricte. Obligé de se soumettre à un suivi médico-psychologique, l’ancien rugbyman a l’interdiction d’entrer en contact avec les parties civiles, de s’exprimer publiquement sur l’affaire et de se rendre dans l’Isère.

 

2018, à Collioure : nouvelle condamnation pour vol, violences et ivresse

Lors d’une fête des vendanges, en août du côté de Collioure où il travaille désormais comme ouvrier agricole, Marc Cécillon, ivre, bouscule son patron (qui se verra prescrire 1 jour d’ITT) et quelques autres ouvriers qui essayent de s’interposer, avant de percuter un véhicule. Placé en détention provisoire pendant quarante-huit heures, il est présenté en comparution immédiate pour « conduite en état d’ivresse, sans permis et à une vitesse excessive, violences par personne en état d’ivresse manifeste et vol ». Le tribunal le laisse libre après l’avoir condamné à 350 euros d’amende, douze mois de prison dont six mois avec sursis et une mise à l’épreuve pendant deux ans avec obligation de soins, de travailler et de réparer le préjudice.