Hier soir, la chaîne de télévision M6, dans le cadre de son émission hebdomadaire Enquêtes Exclusives, a à nouveau diffusé un reportage sur la délinquance estivale filmée autrefois à Perpignan et Argelès-sur-Mer.

Ce reportage présente Perpignan “comme une plaque tournante de la cocaïne” et Argelès-sur-Mer “comme une cité du grand banditisme en été avec sa population (10 000 habitants) qui est alors multipliée par douze” : les gendarmes y sont présentés comme des shérifs des temps modernes, filmés tels des supermen…

Le problème est que ce reportage, réalisé il y a plusieurs années, n’est plus d’actualité mais qu’il continue d’être rediffusé par la chaîne M6, donnant d’Argelès-sur-Mer une image peu reluisante, à charge pour la station. D’entrée le ton est donné : “Perpignan, Argelès, Palavas-les-Flots… Plongée dans les coulisses d’un été chaud !”.

Les professionnels du tourisme locaux ainsi que les habitants permanents s’étonnent que la direction de M6 ne mesure pas les dégâts provoqués sur le terrain par de telles rediffusions, au cÅ“ur de la haute saison estivale, et s’en inquiètent : “Les téléspectateurs qui prennent ce type d’émissions en marche doivent se demander dans quel traquenard ils sont tombés en choisissant de passer leurs vacances à Argelès… Eux qui avaient choisi notre station balnéaire pour ses plages, ses campings, sa tranquillité, découvrent en boucle sur leur écran de télévision une ville digne de Chicago du temps de la prohibition, avec ses agressions, ses règlements de compte en tous genres, etc.-etc. Comment une chaîne de télévision de l’importance de M6 ne voit pas ça ?! C’est tout simplement scandaleux et blessant”, se révolte un commerçant de la célèbre allée piétonne d’Argelès-plage, l’allée Jules-Aroles. “Cette façon partisane de vouloir noircir le tableau d’Argelès-sur-Mer en en retenant que les aspects négatifs, est infamante”.

Certains souhaitent d’ores et déjà que les parlementaires des Pyrénées-Orientales saisissent le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) et adressent de vives protestations au sommet de l’Etat. Que la Liberté d’expression s’exprime, d’accord, mais qu’un reportage soit sempiternellement rediffusé alors qu’il est en total décalage avec la société du moment, pas d’accord.