À la suite de la série de votes à bulletins secrets du conseil municipal du 28 juin 2018, où le maire d’Argelès-sur-Mer, Antoine PARRA (Parti Socialiste), a vu cinq de ses six comptes administratifs 2017 rejetés et qui à chacun des six votes n’a jamais pu obtenir plus de 12 voix pour sur 27 exprimés – “expression du rejet du maire par une majorité des conseillers municipaux” –  plusieurs élus de la Majorité de gauche (PS, PRG, PCF et divers) ont fait publiquement part de leur demande de démission du maire désigné en cours de mandat en 2016.

C’est d’abord Guy ESCLOPE, conseiller régional, absent au conseil municipal qui s’est exprimé par ailleurs en indiquant qu’ il aurait voté contre les comptes administratifs proposés par le maire puis en demandant sa démission.
Puis le lendemain 9 autres élus ont demandé la démission d’Antoine PARRA, soit dans l’ordre du tableau municipal :
Patrice GAUTIER, maire-adjoint délégué à la Culture et à la Communication, Marina PARRA-JOLLY, 2ème adjointe déléguée à la sécurité et aux transports et conseillère départementale, Marc SEVERAC, 3ème adjoint président du conseil d’exploitation de Port-Argelès délégué à la mer, Agnès ALOUJES-ROQUE, 4ème adjointe déléguée au social et à la santé publique, Renaud BOISVERT, conseiller municipal, Sylviane FAVIER-AMBROSINI, conseillère municipale déléguée au social et à l’accessibilité, Danilo PILLON, délégué à l’Animation et aux Associations patriotiques, Catherine FLOUTTARD, déléguée au cadre de vie et conseillère, et Pierre AYLAGAS, conseiller municipal délégué à la circulation, président de la communauté de communes Albères-Côte Vermeille-Illibéris, ancien député de la 4ème circonscription des P-O.

“Ce n’est qu’à la suite de la sourde oreille d’Antoine PARRA à nos demandes de sa démission, individuelles ou en réunion internes , que nous sommes amenés à alerter nos concitoyens en présentant publiquement plusieurs motifs basés sur des faits précis”, ont déclaré hier matin ces élus lors d’une conférence de presse :

– La condamnation par le Tribunal correctionnel de Perpignan touchant directement le maire pour la construction illicite en 2013 d’un gîte rural faisant suite à la destruction tout aussi illégale d’un bâtiment agricole en 2012 .
– La transformation interdite en maison d’habitation de ce gîte en 2014.
– La construction sans permis de construire d’une piscine en 2017 puis dissimulée en demande de permis de construire en 2018 pour une simple réserve d’eau (la rédaction d’ouillade.eu y reviendra prochainement ).

 

“Ces faits graves ne permettent plus d’avoir confiance en un maire dont une des compétences légales et majeure est l’urbanisme sur le territoire communal”, ont ajouté ces élus de la Majorité municipale. D’autant que “ses éléments d’excuses successifs sont passés de sa méconnaissance de la loi au complot puis à la mise en cause des services instructeurs et autres arguties”.

“Nous avons aussi été profondément choqués par l’attitude d’Antoine PARRA qui le 11 juin 2018, en panne d’arguments , a tenté de porter un coup au visage de Pierre AYLAGAS qui a évité le pire grâce à une élue qui s’est interposée. Ce type de geste est toujours inadmissible . Il l’est encore plus lorsqu’ un élu se livre à la violence physique”. C’est très inquiétant.

“Depuis la condamnation du maire (pour ses intérêts personnels) , notre commune est clairement en passe d’être isolée institutionnellement et financièrement”. L’ exemple récent vécu par les Argelésiens lors de l’inauguration de la pietonnisation de l’avenue de la Libération au village est hélas parlant. Alors que le maire avait inscrit sur son carton d’invitation : en présence de Carole DELGA (PS), présidente de la Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée, ex ministre, d’Hermeline MALHERBE (PS), présidente du conseil départemental, ex sénatrice, du représentant de l’État… aucune de ces personnalités ne s’est déplacé , pas plus qu’aucun maire des communes voisines.

 

Ni les Argelésiens ni les services ni les élus du conseil municipal ne sont responsables de cette situation, décision de justice comprise , qui dégrade notre ville”. C’est pourquoi “par respect pour Argelès sur mer, pour ses citoyens , nous demandons à Antoine PARRA de démissionner du poste de premier magistrat de la commune”.

 

Antoine PARRA, l’Encore maire d’Argelès-sur-Mer, sur le pont de l’Hermione à Port-Vendres… sur le chemin de l’exil, déjà ? (Photo@archives)