A ce jour, trois listes sont officiellement déclarées pour les prochaines élections municipales, en mars 2020. Le compte à rebours a donc commencé.

Il y a d’abord le maire sortant d’Argelès-sur-Mer, Antoine PARRA (PS), qui s’accroche malgré ses démêlés judiciaires, avec une première condamnation au Tribunal de Grande Instance de Perpignan, en avril dernier, qui lui a valu de détruire une maison (et sa piscine) située sur la propriété familiale de son épouse. Il reste le seul des 226 maires des P-O dans ce cas de figure, mais M. PARRA a bien l’intention, en quelque sorte, de “sauver son honneur” à l’occasion de ce prochain rendez-vous électoral. Il sait, ou plutôt il pense, qu’il peut compter sur une grande partie du personnel communal pour arriver à ses fins.

Sa force essentielle : c’est d’être en place, aux commandes pour répondre efficacement aux besoins des associations, des Argelésiens… et donc de l’électorat. Force est de constater qu’il y réussit, dire le contraire ne serait pas objectif. L’homme devient même enfin accessible au regard d’une partie de la population qu’il négligeait jusqu’ici.

Son handicap : le secteur de la plage, de plus en plus influent démographiquement parlant, qui a toujours voté à droite. Là, Antoine PARRA est aussi (re)connu qu’Ely BUXEDA en Moldavie. D’ailleurs, chaque fois qu’il revient à la plage pour serrer des mains, M. PARRA est obligé de se présenter ainsi : “Je suis le maire”… Véridique. Il s’est mis à table récemment dans un restaurant sur le port avec Marc BADIA, bien en vue… certainement pour lui proposer d’être son prochain adjoint à l’Animation ? Marc BADIA étant une personnalité très estimée des professionnels et des acteurs du tourisme, il est effectivement, lui, un personnage incontournable et influent pour nombre de commerçants d’Argelès-plage. Mais, détail qui a son importance, l’ancien président de l’Office Municipal d’Animation (OMA) qu’il fut, est également resté très proche de l’ex député-maire d’Argelès-sur-Mer, Pierre AYLAGAS (PS), actuel président de la puissante (2ème intercommunalité du département) communauté de communes Albères-Côte Vermeille-Illibéris. Or, Pierre AYLAGAS, et ce n’est un secret pour personne, veut la peau d’Antoine PARRA, au sens politique bien sûr. Pour gagner sa propre succession, Antoine PARRA doit être davantage présent à la Plage et, surtout, en séduire les habitants permanents. Ce qui est loin d’être le cas.

Il y a ensuite Charles CAMPIGNA. Ex-adjoint en charge de l’Agriculture et des Sports lors de précédents mandats municipaux. Il avait pris ses distances avec Pierre AYLAGAS qui ne l’avait pas retenu dans son équipe en 2014. Charles CAMPIGNA savait que la mise en place d’Antoine PARRA en cours de mandat par Pierre AYLAGAS se terminerait en eau de boudin et que les deux hommes se fâcheraient. Il l’avait prédit, c’était écrit selon lui : “il ne pouvait pas en être autrement”. Socialiste convaincu et convainquant, Charles CAMPIGNA a été rejoint sur la liste qu’il conduira devant les Argelésiens l’an prochain par nombre d’élus dissidents de l’actuelle Majorité municipale parmi lesquels : Renaud BOISVERT, les conseillers régionaux Guy ESCLOPé et Cathy FLOUTTARD

Son atout : son implantation réelle et solide dans une catégorie professionnelle de la population (restaurateurs, débits de boissons, agriculteurs, vignerons) et, surtout, parmi les vieilles familles argelésiennes du village. C’est en quelque sorte “l’enfant du pays”, celui dans lequel plusieurs générations se reconnaissent volontiers. Dans ce combat électoral, pour les gens de gauche, il sera aussi le candidat de leurs convictions et des valeurs républicaines.

Son handicap : certains lui reprochent de viser un costume trop grand pour lui (la fonction de maire) même s’ils soulignent le courage de sa démarche. Mais c’est surtout pour celles et ceux qui hésitent à se positionner dans l’électorat, “un homme du passé, qui a fait partie de cette équipe qui aujourd’hui prend ses distances avec le maire actuel. Il est entouré de tous ceux qui ont soutenu Pierre AYLAGAS et qui ont conduit la commune d’Argelès au chaos politique actuel avec ce Cher Antoine PARRA”. Charles CAMPIGNA devra gommer cette image.

Il y a enfin David TRIQUERE (prononcer Triquère) : fils d’un gendarme, il est la tête de liste “choisie” par la fédération départementale du parti Les Républicains des P-O (LR’66). Il est à ce jour donc le seul candidat de droite. Jour après jour, son équipe s’étoffe de pointures locales pour le moins inattendues : l’architecte Sébastien MACABIAU, le commerçant Michel SANYAS, ou encore le célèbre nightclubber à la tête d’établissements de nuit très courus tel que Chichi. Mais cela suffira-t-il pour s’imposer ? A l’évidence non. C’est la raison pour laquelle David TRIQUERE drague l’électorat… “frontiste”. On dit de lui d’ailleurs qu’il essaierait de contacter en vain le boss du Rassemblement National dans les P-O, le député Louis ALIOT. Pour l’instant sans succès. Car comme dans toute alliance, il faut des compromis…

Son atout : la Plage et son électorat évidemment. Le fait de s’entourer de gens neufs et nouveaux (mais, et c’est aussi le risque, des gens inexpérimentés en politique), peut lui ouvrir grandement les portes de celles et ceux qui à Argelès-sur-Mer veulent tourner définitivement la page socialiste en mairie.

Son handicap : le village, où il n’a pas bonne presse. Or le village constitue traditionnellement, en voix, la majorité de l’électorat de la commune. La présence d’une liste du Rassemblement National (RN) serait un véritable danger pour lui : si tel était le cas, cela signifierait la fin des ambitions municipales de David TRIQUERE, car on se dirigerait plutôt vers un second tour entre le RN et ?… mais pas lui.

Les prochaines élections européennes, fixées au dimanche 26 mai 2019 (jour de la Fête des mères), devraient déjà nous donner un avant goût des forces électorales en présence dans la commune. Un RN loin devant la liste des Républicains de Laurent WAUQUIEZ obligerait le candidat TRIQUERE, en cas de “liste d’union LR-RN” officielle ou pas, à s’effacer derrière le candidat RN. C’est la logique même.