(Vu sur la Toile)

 

Elections législatives 2022 : à l’issue du premier tour chez les Français de l’étranger, la majorité présidentielle en position de force
(Journal Le Monde)

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Le Monde.- Dans 9 circonscriptions sur 11, le deuxième tour sera le théâtre de duels entre candidats d’Ensemble et de la NUPES. Manuel Valls, dans la 5e circonscription, est le seul candidat investi par la majorité présidentielle à ne pas franchir le cap du premier tour.
Les expatriés sont très souvent macronistes – du moins, celles et ceux qui votent. Une nouvelle démonstration en a été faite, dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 juin, avec les résultats du premier tour des élections législatives dans leurs onze circonscriptions, où Emmanuel Macron s’est largement imposé au second tour de la présidentielle, avec 86 % des voix.

Le camp du chef de l’Etat est arrivé en tête dans huit d’entre elles, avec des scores parfois confortables. En 2017, auprès de cet électorat qui vote extrêmement peu, avec une participation souvent inférieure à 20 %, les macronistes avaient frôlé le grand chelem aux législatives, en gagnant dans dix circonscriptions – neuf pour La République en marche (LaREM) et une pour son allié, le MoDem.

Cette année, la 5e circonscription (péninsule ibérique) a été la plus scrutée de métropole, car elle opposait l’ancien premier ministre Manuel Valls, investi par LaREM, au sortant Stéphane Vojetta, élu en 2017 pour le camp présidentiel, et qui n’a pas apprécié de ne pas être réinvesti cette année, maintenant une candidature dissidente. Manuel Valls n’a pas fait le poids, avec seulement 16,16 % des suffrages. Avec 24,59 % des voix, M. Vojetta se trouverait en position défavorable pour le second tour, face à Renaud Le Berre (NUPES), qui serait en tête avec 27,88 % des suffrages. Stéphane Vojetta, pas rancunier, a déjà fait part de son désir de réintégrer le camp du président s’il est réélu.

 

La candidature de Manuel Valls aux législatives provoque des remous en Espagne

 

L’autre enjeu pour les macronistes se situe dans la 9e circonscription (Maghreb et Afrique de l’Ouest), dont le député sortant (LaREM), M’jid El Guerrab, a décidé de ne pas se représenter. Il avait dit, en mai, vouloir « consacrer toutes ses forces dans sa défense judiciaire », en interjetant appel de sa condamnation à un an de prison ferme et deux ans d’inéligibilité pour l’agression à coups de casque d’un ancien responsable socialiste, Boris Faure, en 2017. A sa place, c’est Elisabeth Moreno, ancienne ministre de l’égalité femmes-hommes, qui a été investie par LaREM. Celle-ci a annoncé sur Twitter qu’elle sera au second tour, avec un score officiel de 28,05 %. Mais elle est arrivée derrière Karim Ben Cheikh, le candidat de Génération.s, investi par la NUPES, qui totalise 39,99 % des voix.

 

Roland Lescure (LaREM) favori dans la 1ère circonscription

 

Dans la 1re circonscription (Amérique du Nord), l’influent député sortant Roland Lescure (LaREM), président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, est bien parti pour conserver son poste, après avoir obtenu 35,87 % des suffrages au premier tour. L’ancien économiste s’est exprimé sur Twitter : « Les premières estimations me donnent en tête du premier tour en Amérique du Nord. Je retrouverai Florence Roger au second tour, par internet du 10 au 15 juin et le 18 à l’urne. Bravo aux autres candidats, et merci aux milliers d’électeurs qui ont voté pour nous. » Cette année, c’est donc la NUPES, avec Florence Roger, auteure d’un joli score, qui lui fera face au second tour. La résidente de Montréal a récolté 33,43 % des suffrages.

Dans la 6e circonscription (Suisse et Liechtenstein), Marc Ferracci (LaREM) arrive aussi en tête, avec 36,48 % des suffrages. Il doit faire face à la concurrence de Magali Mangin (Nupes), qui totalise 20,27 % des voix. Revers pour Joachim Son-Forget (4,43 %), élu en 2017 sous l’étiquette LaREM, passé depuis chez Agir puis soutien de Reconquête ! à la présidentielle. Le parti d’extrême droite d’Eric Zemmour ne l’avait pour autant pas investi, présentant face à lui un candidat, Philippe Tissot.

La 3e circonscription (Europe du Nord) voit sans surprise arriver en tête Alexandre Holroyd, le député sortant (LaREM), qui a engrangé 38,51 % des voix. Il fera face, au second tour, à Charlotte Minvielle (NUPES), qui a recueilli 31,46 %.

Avance du même ordre pour Pieyre-Alexandre Anglade (LaREM) dans la 4e circonscription (Benelux), avec 38,92 % des voix. Il retrouverait au second tour Cécilia Gondard (NUPES), avec 32,46 %.

Le député sortant Frédéric Petit (MoDem) a aussi remporté le premier tour dans la 7e circonscription (Europe centrale), avec 34,57 % des voix, devant Asma Rharmaoui-Claquin (NUPES), 26,06 % des suffrages, qu’il retrouvera au second tour.

 

Meyer Habib (UDI) en tête dans la 8e circonscription

 

En Amérique latine et Caraïbes (2e circonscription), Eléonore Caroit passe aussi au second tour pour le compte de LaREM, avec 33,98 % des suffrages. La députée sortante Paula Forteza, élue en 2017 sous la bannière macroniste, avait quitté la majorité en 2020 et ne s’est pas représentée. Eléonore Caroit affrontera au second tour Christian Rodriguez (NUPES), qui a récolté 27,72 % des voix. A noter : une participation très faible (14,93 %).

Dans la 10e circonscription (Proche-Orient et Afrique), la sortante Amélia Lakrafi (LaREM) est en bonne position également, avec 32,74 % des suffrages, contre 22,53 % à Chantal Moussa (NUPES), qui la retrouvera au second tour.

La 11e circonscription (Europe orientale, Asie et Océanie, soit 49 pays), voit la députée sortante, Anne Genetet (LaREM), réaliser un score large au premier tour (38,14 %). Elle fera face au second tour à Dominique Vidal. La candidate de la NUPES a récolté 24,78 % des voix.

La 8e circonscription (comprenant notamment l’Italie, la Grèce, la Turquie et Israël), va être très disputée. Meyer Habib (Union des démocrates et indépendants), élu en 2013 et réélu en 2017, obtient cette année 28,85 % des suffrages. Il fera face au second tour à Deborah Abisror-de Lieme (LaREM), avec 27,77 % des voix. Le camp Macron avait investi l’ancienne cheffe de cabinet d’Olivier Véran lorsqu’il était ministre de la santé. Seuls 170 votes séparent les deux candidats, la participation plafonnant à 12,08 %.