Communiqué

 

27 mai 1943 – 27 mai 2020, l’ANACR honore à Elne la création du Conseil National de la résistance et de son programme

 

Elne est la première ville du département (2004) qui, en partenariat avec l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance présidée alors par Raoul Vignettes, a posé une plaque commémorative avec une citation du Général De Gaulle sur l’avenue éponyme et ensuite donné le nom de « 27 mai 1943 » à une rue de la commune. C’était une époque où cette association et quelques élus en France militaient pour que le 27 mai devienne la date officielle d’hommage à la Résistance.

Aujourd’hui c’est fait mais depuis, tous les ans, l’ANACR départementale vient à Elne pour participer à la cérémonie. Cette année, mesures sanitaires obligent, l’association a écrit à la municipalité préconisant d’inviter le Conseiller Départemental et responsable du PCF, les anciens combattants, ACPG – CATM et la FNACA mais aussi la FNRDIP (déportés), le Souvenir Français.

-« En pleine occupation nazie de notre pays, dans une période compliquée comme celle que nous sommes en train de vivre, le Conseil National de la Résistance fut créé. La démocratie, le rassemblement de toutes les compétences, de toutes les bonnes volontés, de toutes les forces vivent, avait permis de chasser l’occupant, de mettre à bas la collaboration avec l’ennemi tout en jetant les bases d’un monde de nouveau. Aujourd’hui à bien des niveaux, du national au local, règnent l’autocratie, l’étroitesse, l’exclusion des opposants… Il est vrai que tout le monde n’est pas De Gaulle ou Jean Moulin”, dira Georges Sentis, historien, représentant départemental de l’ANACR.

Réuni pour la première fois le 27 mai 1943 au 48 de la rue du Four dans le 6e arrondissement de Paris, le Conseil National de la Résistance regroupait représentants des mouvements de Résistance (Libération-nord et sud, Combat, Franc-tireur, OCM, Front national, ceux de la Libération et ceux de la Résistance) des partis politiques (PCF, SFIO, Parti radical-socialiste, Parti démocrate Populaire, Fédération républicaine, Alliance démocratique) et des confédérations syndicales (CGT et CFTC). Présidé par Jean Moulin, il adoptait, après débat, une motion de soutien au Général de Gaulle. Le CNR ne se contente pas de fédérer et d’organiser la Résistance, il prépare aussi un projet de société très ambitieux, très progressiste. Le programme du Conseil National de la Résistance, initialement intitulé « les Jours heureux » est un texte adopté à l’unanimité par ses membres le 15 mars 1944.
Ce texte, de moins d’une dizaine de feuillets, comprend deux parties : un « plan d’actions immédiates » concernant la Résistance intérieure française à mener dans la perspective de la Libération et des mesures à appliquer dès que l’occupant sera chassé. Une sorte de programme de gouvernement qui comprend à la fois des mesures ayant trait à l’épuration et des mesures à plus long terme, comme le rétablissement du suffrage universel, les nationalisations, la création de grands services publics, la retraite, la sécurité sociale…
La postérité a plus retenu la seconde partie, car la majorité des propositions de caractère programmatique fut effectivement adoptée entre juin 1944 et le début de 1946. Par rapport à d’autres programmes de gouvernement, une des spécificités du programme du CNR est d’avoir été adoptée par tout l’éventail politique représenté au sein de la Résistance française.

 


Photos : Nicolas Garcia (PCF’66), vice-président du Département et ancien maire d’Elne, a déposé la gerbe de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance dont il est d’ailleurs membre.