Elle pourrait effectivement être une histoire Belge, si en lieu et place de faire rire ou tout du moins sourire, elle ne faisait pleurer à grosses larmes amères. Cela se passait en l’an de grâce 2015, le 16 janvier à 18 heures en la salle de mariage de la commune. Autrement dit, à la dernière réunion du Conseil municipal. (Si l’on nous avait dit que c’était la dernière, nous aurions fait l’effort d’être présent. Il n’en a rien été). Nos amis, participant à la réunion, comme d’habitude, ont eu bien raison de nous faire le compte-rendu. Ce dernier, nous a fortement intéressés, vivement interrogés, vivement meurtris aussi

Alors, qu’en est-il ? Ne soyez pas impatients, nous arrivons au bout des préliminaires. Monsieur le Maire, dans son préambule d’ouverture, devait immédiatement entrer dans le vif du sujet. ( vous remarquerez notre esquive pour éviter d’écrire le mot débat). Il devait en outre, signifier à l’assemblée, que dans l’avenir, toute initiative personnelle de participer à une manifestation publique, était à exclure. Dorénavant, c’est lui qui prendrait la décision, car il était le chef. Pardon, le responsable. Il faisait ainsi référence au rassemblement organisé par le « Comité Citoyen » le dimanche 11 janvier, en hommage à ceux qui sont tombés sous les balles meurtrières. Non seulement, il fallait penser à adresser une telle supplique, mais il fallait la dire. Il est vrai, que lui et sa garde rapprochée étaient partis à la capitale du département. Les malheureux citoyens, eux, n’ayant pas eu les moyens de se déplacer, sont restés à Estagel. C’est cela que les cent soixante dix huit participants ont pensé. Essayons de voir un peu plus clair dans cette démarche empreinte d’autoritarisme, il nous semble. Ce que nous pensons de cette façon d’agir, est bien loin de la liberté d’expression largement exprimée, revendiquée, exaltée, depuis les manifestations ayant réuni des millions de personnes. Comme nous l’exprimions dans notre dernier écrit, notre crainte de voir se concrétiser notre pensée sur le mauvais choix politique en liaison directe avec la démocratie se confirme. Après l’opposition, c’est sa propre majorité que le premier magistrat souhaiterait bâillonner. Cette façon de faire n’est pas nouvelle. Nous avions déjà eu, dans le mandat précédent, des remarques de la même mouture. Nous n’avons pas osé, à ce moment-là, croire en cette méthode. Force est de constater qu’elle était déjà en vigueur.

Cette manière d’agir, porte un nom : le stalinisme, même si celui-ci existait bien avant Joseph Staline. Nous dirons que c’est une forme nouvelle de cette dérive. Monsieur le Maire n’a rien inventé. Dans tous les cas, espérons très sincèrement, que les élus concernés, prendront le taureau par les cornes et ne s’en laisseront pas compter. Nous le souhaitons pour eux, mais aussi pour notre village, car une majorité, courte, il est vrai, d’électeurs(trices) leur ont donné leur confiance. Pour les rassurer, nous pouvons leur affirmer qu’il n’existe aucune loi interdisant à un élu de parler en dehors du Conseil, de mener des actions suivant sa conscience. Ces interdits existent peut-être ailleurs, mais pas dans une assemblée municipale.

Mais qu’a-t-on enseigné à notre premier magistrat au lycée Arago de Perpignan, qui était à l’époque de ces études, le fleuron de l’intelligence du département ? Nul doute que le temps aidant, les souvenirs d’une bonne éducation se sont estompés. Certainement, les enseignants dans leur activité et plus particulièrement dans les cours de morale, d’instruction civique, devaient aussi montrer comment un homme se grandissait en reconnaissant ses erreurs. Nous n’en sommes pas là malheureusement.
Mais changeons de registre. Par la volonté du maire et comme nous l’avons déjà expliqué, le règlement intérieur du Conseil municipal exige que les questions diverses soient posées avant la réunion. Il en a été ainsi. Elles sont au nombre de quatre que nous portons à votre connaissance :

1.       Envisagez-vous, afin de sécuriser le cheminement des élèves, de faire placer des ralentisseurs avenue du Dr Cartade et avenue Henri Barbusse ? La vitesse excessive des véhicules à proximité de l’école et du collège inquiète légitimement les parents.


2.       Pouvez-vous indiquer au Conseil les jours et heures d’ouverture du « Musée des deux rugbys » ?

3.       Avez-vous des informations sur l’impact des inondations  sur les canaux d’arrosage ? Seront-ils fonctionnels ? La commune envisage-t-elle, dans le cas contraire, de distribuer de l’eau aux agriculteurs ?

4.       Quelle est la destination prévue de l’immeuble de l’actuelle école maternelle lorsqu’il ne sera plus affecté au service public de l’éducation ?

 

L’édile a donné des réponses. Avec la nouvelle organisation, elles ne peuvent pas être approfondies, encore moins contestées. Sortez, il n’y a plus rien à voir. Nous pensons que la correspondante du journal local, étant élue dans la majorité, devrait porter, à la connaissance de tous, la teneur des questions posées et les réponses. Nous avons quelques doutes, alors nous avons pris les devants sans vouloir nous substituer à la correspondante agréée. Nous arrêterons là nos propos en espérant que les réponses soient clairement exposées dans la rubrique locale. Nous attendons”.