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Maroc : après le Parlement, la débâcle électorale des islamistes se poursuit avec la perte de Rabat, Marrakech et Fès
(Le Parisien avec AFP)
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Le Parisien.- Les membres du Parti islamiste pour la justice et le développement (PJD) du Maroc ont annoncé la démission de leur président, Saad-Eddine el-Othmani et de tous les membres de son secrétariat général, après sa 8e place aux élections législatives et locales.
C’est une domination de près d’une décennie qui s’achève. La déroute historique du parti islamiste aux législatives au Maroc se confirme avec les résultats complets des élections communales et régionales publiés ce vendredi. Pour la première fois, les quelque 18 millions d’électeurs marocains ont choisi leurs 395 députés le même jour, mercredi, que leurs représentants communaux et régionaux.

Au niveau national, le Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste modéré), au pouvoir depuis une décennie, essuie une défaite d’ampleur inattendue avec seulement 13 députés élus contre 125 dans l’assemblée précédente, selon les résultats du ministère de l’Intérieur après dépouillement de l’ensemble des bulletins.

Le PJD arrive loin derrière ses principaux rivaux, le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti authenticité et modernité (PAM), deux formations libérales considérées comme proches du palais royal, et le parti historique de l’Istiqlal (PI, centre droit) qui recueillent respectivement 102, 86, 81 sièges (sur 395).

Défaite cinglante aux municipales et régionales
Aux élections communales, les islamistes subissent un effondrement spectaculaire, passant de 5 021 sièges à 777. Il perd ainsi le contrôle des grandes villes qu’il dirigeait, comme Rabat, Marrakech, Fès ainsi que les deux grands pôles économiques de Casablanca et Tanger. Il a été très largement devancé par le RNI et le PAM qui remportent 9 995 et 6 210 sièges (sur un total de 31 503).

Enfin, aux régionales, les résultats du Parti de la justice et du développement dégringolent aussi, avec 18 sièges contre 174 lors des précédentes élections locales en 2015. Le RNI et le Parti de l’Istiqlal arrivent en tête avec respectivement 196 et 144 sièges sur un total de 678. Le RNI, qui fait partie de la coalition gouvernementale, est dirigé par un homme d’affaires fortuné, Aziz Akhannouch, décrit comme proche du palais.

Le roi Mohammed VI doit nommer un chef de gouvernement, issu du parti arrivé en tête du scrutin législatif, chargé de former un exécutif pour un mandat de cinq ans. Il succédera à Saad Eddine El Othmani, qui a démissionné jeudi de la direction du PJD.

Ce vendredi, l’hebdomadaire Al Ayam titrait en Une « la fin tragique des islamistes », tandis que le quotidien L’Économiste évoquait un « désaveu massif » pour le PJD. En 2011, le Maroc s’est doté d’une nouvelle Constitution accordant de larges prérogatives au Parlement et au gouvernement. Toutefois, les décisions et les orientations dans des secteurs clés continuent d’émaner d’initiatives du roi Mohammed VI.