Communiqué

 

“Le Tribunal Administratif (TA) de Montpellier nous donne raison !
Les produits de carrières sont importants pour la construction, matières premières non renouvelables, ils proviennent de gisements localisés — on comprend pourquoi ce secteur très puissant et déterminant pour la vie du département se moque de relever les défis environnementaux.
Or pour l’écologie, les paysages et le voisinage, l’impact des carrières se révèle redoutable. Les explosifs utilisés pour les tirs de mines et l’abattage ajoutent aux nuisances acoustiques l’effet des trépidations. Le bruit résulte encore des installations de traitement (concassage et criblage) et des engins de chantier, d’évacuation et de transport. Il constitue, avec les poussières, l’essentiel des nuisances directe et visible à court terme infligées aux riverains.
Mais il y a aussi des nuisances à long terme
Des pollutions sont provoquées par les substances en suspension rejetées par le lavage des matériaux ou, indirectement, lorsque l’enlèvement de la couche de terre végétale entraîne une mise à nu du KARST des Corbières.
Entre l’Aude et les Pyrénées-Orientales, les collines calcaires du massif des Corbières sont un immense gruyère. L’eau de pluie s’y infiltre et s’accumule avant de s’écouler vers l’étang de Salses et la Méditerranée. Ce cycle se répète à l’infini. Ce formidable château d’eau renferme la plus grande réserve d’eau douce du Sud de la France et surement même d’Europe ! Cela représente plusieurs centaines de millions de m 3 d’eau. Une eau potable, d’une parfaite qualité et qui a l’avantage d’être renouvelable : Les réserves souterraines des Corbières se reconstituent instantanément, contrairement à l’eau puisée dans les plaines de l’Aude et des Pyrénées-Orientales qui a 5 000 ou 10 000 ans et qui ne se renouvelle pas.
Les extractions au-dessus du Karts s’avèrent particulièrement lourde de conséquences négatives, voire désastreuses. Affectant sa dynamique, le karst va être détruit et ainsi qu’une ressource en eau indispensable pour demain.
Et la revue des nuisances ne saurait évidemment passer sous silence ni l’éventrement souvent irréversible des paysages (tout le monde connait la belle dent creuse visible de Perpignan qui défigure salses), ni les impacts en cascade induits, avec la transformation prochaine du site en décharge.
A Salses, nous sommes dans une zone ZNIEFF 2 remarquable.
L’inventaire ZNIEFF est le socle national de la connaissance de la biodiversité remarquable, rare ou protégée. Il a été lancé en 1982 pour porter la stratégie née de la loi de 1976 relative à la protection de la nature en France.
À l’échelle d’une zone, il s’agit d’un inventaire autant que d’une expertise de la valeur du patrimoine naturel. Il est également un outil indispensable pour la décision, la planification, mais aussi la prévention en matière d’aménagement du territoire.
Celui-ci démontre clairement que sur la zone que va détruire la société des Sablières de la Salanque, se trouve une biodiversité fragile, très riche et surtout constituée par de nombreuses espèces protégés (lézard ocellé, glaïeul douteux, alouette lulu….).
Cette extension qui est et restera toujours un non-sens écologique et économique pour notre territoire.
C’est pour toutes ces raisons que Mieux Vivre à Salses se devait de réagir.
Avec nos amis de FRENE’66 et des viticulteurs qui vivent au quotidien la carrière et voient les destructions, nous avons saisi le tribunal administratif afin de faire stopper cette extension.
Dans son jugement, le tribunal estime justement que l’extension de la carrière “ne peut être regardée comme répondant à une raison impérative d’intérêt public majeur”. Après avoir noté que l’approvisionnement de la plaine du Roussillon en granulats calcaires est assuré par cinq autres carrières d’envergure, les magistrats constatent que “le projet envisagé n’est pas nécessaire à la couverture des besoins en matériaux dans les Pyrénées-Orientales.”
Le tribunal laisse également entendre que la mise en place d’un centre de stockage de déchets inertes, prévue en parallèle, ne revêt, elle non plus, aucun caractère d’urgence. Et pour cause, le département accueille déjà six structures semblables.
Mieux Vivre à Salses souhaite que la décision du Tribunal Administratif de Montpellier soit respectée.
Et si nos opposants souhaitent faire appel de cette décision, nous répondrons présent”.
Arnaud Gazagnol
Président de “Mieux vivre à Salses”