-Qui pour remplacer Michel Moly au poste de 1er vice-président du Département66 ?

Michel Moly a choisi de ne pas se représenter lors de ces élections et de prendre un repos bien mérité après plusieurs décennies consacrées à la chose publique et au bien être de ses concitoyens.
Cet amoureux de la mer, de la côte catalane et bien sur de Collioure, cet infatigable défenseur du Parc Marin et de la Côte Vermeille occupait une place de choix au sein de l’Assemblée Départementale puisqu’il occupait le poste de 1er vice-président. Si les autres vices présidences sont plus ou moins honorifiques, ne servant qu’à accroître les indemnités de certains élus (…), être 1er VP, comme on dit dans les couloirs de l’Hôtel du Département, c’est avant tout, être un allié et un ami loyal de la présidente (Ndlr.- Hermeline Malherbe, PS, qui devrait se succéder à elle-même). C’est un poste de confiance car en cas de vacance du pouvoir, d’empêchement, c’est lui qui assume et assure l’intérim de la Présidence. Comme Jean-Jacques Lopez, au lendemain de la démission de Christian Bourquin, devenu président de la Région Languedoc-Roussillon.
Au susurre dans les couloirs que c’est Robert Garrabé, dit Bob, le Grand Argentier, qui pourrait se voir proposer le poste. Mais chut !

Stéphane Babey, dans l’ombre du maire RN de Perpignan, est-il le grand perdant du second tour ?

On disait dans les milieux autorisés que c’était un secret de polichinelle, Stéphane Babey, ancien Directeur-adjoint du Cabinet d’Hermeline Malherbe devenu avec fracas Directeur de Cabinet de Louis Aliot (RN), devait être l’élément moteur de la chute de la Majorité départementale.
Lui, le grand ami de Jean Sol, le conseillé de Louis Aliot, le fin stratège qui s’imaginait déjà reposer ses cartons à l’hôtel du Département a tout simplement eu… tout faux !
Zéro pointé pour le Rassemblement National et un département qui échappe encore et toujours à la droite locale et ses alliés.
On peut alors se demander si ses jours ne sont pas comptés du côté de la place de la Loge.

 

-Toussainte Calabrèse, un tour du département en dix-sept cantons ?

Bourquinette élue pour la première fois en 2011 sur l’ancien canton de Perpignan IX (Bas-Vernet) face à un certain Louis Aliot, puis en 2015 avec son binôme Jean-Louis Chambon sur le canton Perpignan 5 (ancien canton de Perpignan V auquel on a rajouté la commune de Canohès) et là voilà élue aux côtés de Jean Roque sur le canton de Perpignan 6 déserté par Hermeline Malherbe.
Force est de constater que Toussainte Calabrèse n’a jamais été réélue sur un canton où elle est élue sortante.
Faut-il y voir une fuite du bilan, un opportunisme électoral où une volonté politico-touristique avant-gardiste : le tour du département en dix-sept cantons, d’élections en élections…

 

-Qu’en est-il de l’héritage de José Puig en Salanque ?

On le surnommait le renard de la Salanque lui qui savait si bien naviguer comme une anguille dans la bullinade politique locale.
Il avait fait le choix, lui le centriste, lui l’ami de François Bayrou de rejoindre le dessin un peu fou de Christian Bourquin : faire passer la Salanque du Bleu UMP au rose certes un peu pâle de la Majorité Départementale.
Le pari a été gagné et chaque élection confirme un peu plus ce choix judicieux. Les protagonistes ne sont hélas plus là pour voir leur réussite mais nul doute que Madeleine Garcia-Vidal – Mado pour les intimes, la maire de Saint-Hippolyte -, et Marc Petit (maire de Claira) sauront se souvenir de l’héritage et des enseignements que leur laisse José Puig et ils n’oublieront pas qu’en Salanque rien ne se passe comme ailleurs.

 

-Robert Olive, vers un appel aux dons ?

Quelques-uns  n’avaient pas hésité, localement, à le surnommer  « Super Cumulard », tant il accumulait les mandats. Maire de Saint-Féliu-d’Amont, président de la Communauté de Communes Roussillon-Conflent, conseiller général du canton La Vallée de la Têt et même député de la 3e circonscription des P-O (en remplacement de Ségolène Neuville appelée au gouvernement Valls).
Le voilà, depuis 2017, peu à peu, allégé – délesté diront certains -, de ses diverses et nombreuses charges. Tout d’abord la députation, puis après la réélection à sa mairie, son mandat de président de la communauté de communes et enfin son poste de conseiller départemental.
Nul doute que ses camarades socialistes vont organiser dans les prochains mois un appel aux dons pour venir aider celui qui fut en son temps certainement l’un des plus grands cumulards de France et de Navarre.

 

-La légitimité d’Hermeline Malherbe, enfin ?

Dans tout le département, Hermeline Malherbe pouvait apparaître aux yeux de certains comme une opportuniste et profiteuse du système mis en place avant elle.
Devenue présidente par la volonté de Christian Bourquin, devenue sénatrice à la suite de son décès, tout le monde se demandait si elle était en mesure de gagner une élection par elle-même et d’être telle une locomotive, une cheffe de file digne de ce nom pour la Majorité départementale.
Mettons de côté les dernières élections départementales de 2015, tant l’émoi causé par la disparition de Christian Bourquin était fort, tant il était présent dans le scrutin mais aussi tant le nouveau découpage était favorable à la gauche et à ses alliés.
Il aura fallu attendre 2021, après l’échec aux sénatoriales de 2017, pour avoir la réponse : oui Hermeline Malherbe est légitime et incarne désormais le leadership à gauche.

 

-Alexandre Reynal et Jean Roque… les Phenix renaissent-ils de leurs cendres municipales ?

On les disait finis, kaput, après leurs défaites cinglantes aux Municipales de l’an dernier, à Amélie-les-Bains-Palalda pour le premier, à Toulouges pour le second, mais coucou les revoilà !
On nous avait dit qu’ils étaient en pleine dépression, en plein questionnement mais ils avaient tous deux une revanche à prendre et une envie de montrer qu’ils étaient « toujours debout » (comme le chante Renaud) et plus combatifs que jamais. Tels des phénix les voici à nouveau sur le devant de la scène politique locale, prêts sans aucun doute à récupérer leurs fauteuils de maire dans cinq ans !

 

-Jean-Louis Chambon paye-t-il encore son insolence des Sénatoriales ?

Éliminé dès le premier tour de ses élections, l’ancien socialiste s’était portant allié avec la présidente des Républicains. Sur le papier ce binôme devait tout casser mais le choix des électeurs est sans appel et ils ont été privés de second tour pour une poignée de voix.

Brillamment élu en 2015 avec Toussainte Calabrèse, sur ce nouveau canton 10 Perpignan-V (il était auparavant conseiller général du canton  Perpignan-II), il pouvait alors voir son avenir en rose si les Sénatoriales n’étaient pas passées par là.
On se souvient du manque de communication et de coordination du Parti Socialiste, des non-dits qui ont conduit un membre de la Majorité départementale à se présenter aux Sénatoriales contre Hermeline Malherbe, présidente de l’Assemblée départementale et sénatrice sortante (elle était suppléante de Christian Bourquin). La suite nous la connaissons, H&M perd l’élection et comme il est plus simple de faire porter le chapeau que de ceindre la couronne, Jean-Louis Chambon est exclu du PS et de la Majorité départementale.
Résultat du match : 1 partout la balle au centre !

 

-Les Pyrénées Catalanes, un basculement historique… ou une erreur de parcours ?

C’était un canton de tous les espoirs pour la Gauche, un bastion imprenable pensait la Droite, mais hier soir, le canton du Premier Ministre Jean Castex – où il a d’ailleurs fait le déplacement pour venir voter à Prades-en-Conflent les 20 et 27 juin derniers -, a bel et bien créé la surprise en changeant de couleur politique.
Qui aurait cru que la Cerdagne et le Capcir, terres traditionnellement à droite additionnées à la sous-préfecture de Prades pourraient un jour porter aux commandes du canton un binôme favorable à la Majorité départementale socialiste et ses alliés ?…
Nul doute que les résultats seront scrutés et examinés méticuleusement et que les prochaines échéances seront déterminantes, afin de savoir si ce basculement est durable ou si la droite locale paye ici la politique gouvernementale du “binôme” gouvernemental Emmanuel Macron et Jean Castex.

F.A.