1er adjoint de la Ville de Perpignan, conseiller départemental, conseiller communautaire, Me Romain GRAU (courant Alain Juppé) briguait l’investiture du parti Les Républicains sur la 1ère circonscription des Pyrénées-Orientales – actuellement détenue par le député socialiste Jacques CRESTA, conseiller régional – pour les élections législatives de juin 2017, face à Daniel MACH (courant Jean-François Copé), maire de Pollestres et vice-président de la Communauté urbaine Perpignan Méditerranée Métropole. Il est à noter que lors des précédentes législatives, en 2012, Romain GRAU était le suppléant d’un certain… Daniel MACH. “Pas très fair-play, pour le moins, de se présenter aujourd’hui contre lui”, faisait remarquer un cacique des Républicains des P-O, soulignant par ailleurs “qu’en politique Romain GRAU a plutôt eu jusqu’ici un parcours tortueux : collaborateur de députés socialistes – Henri SICRE puis Me Jean CODOGNèS – avant de rejoindre les centristes de l’UDI et de s’en détacher il y a quelques mois…”.

Est-ce ce manque de visibilité, ou plutôt de lisibilité politique, qui a joué en la défaveur de Romain GRAU ? Les faits sont là… Même si, au sein de l’Assemblée Départementale, jusqu’à présent, Romain GRAU a fait ses preuves en s’imposant comme, en quelque sorte, le leader d’une certaine droite roussillonnaise, doublant dans ce rôle le très discret, voire effacé, maire de Prades, Jean CASTEX, conseiller départemental lui-aussi, ancien secrétaire général de l’Elysée (du temps de la présidence de Nicolas Sarkozy).

La Commission Nationale des Investitures (CNI) du parti Les Républicains, qui se réunissait justement mardi 7 juin 2016 – cette semaine donc – a tranché : elle a préféré donner l’investiture (facilement accordée d’ailleurs il semblerait)  au candidat Daniel MACH.

Au sein de la direction du LR’66 – dont Daniel MACH est le secrétaire départemental, nommé par Paris – on tient à rappeler que lors des dernières élections régionales sur le calendrier, en décembre 2015, “Daniel MACH s’est effacé de la liste conduite par le tandem Bernard DUPONT – Fatima DAHINE pour laisser sa place à Fabrice VILLARD, aujourd’hui patron départemental des centristes de l’UDI dans les P-O. Il était donc logique de lui renvoyer l’ascenseur. De plus, Daniel MACH a toujours été fidèle à ses convictions, il a toujours pris le taureau par les cornes pour monter au créneau quand il s’est agi de défendre les idées de l’ex-UMP désormais Les Républicains. Il y a des valeurs qu’un parti politique se doit de respecter, d’assumer, sinon c’est l’Auberge espagnole ! MACH est un type bien, et il sera un excellent candidat, nous en sommes tous convaincus chez Les Républicains authentiques et historiques (…)”.

Il n’empêche qu’ils sont aussi nombreux à penser que Romain GRAU peut avoir un rôle important à jouer dans le renouveau générationnel politique à droite sur l’échiquier départemental. Peut-être, alors, sur la 2ème circonscription ? Où l’on dit le docteur Fernand SIRé, député sortant, usé  à 71 ans… Mais c’est méconnaître l’ancien maire de Saint-Laurent-de-la-Salanque qui a toujours plus d’un ressort et d’une ruse dans son répertoire. Et dans son entourage.

La certitude est que Romain GRAU n’a pas dit son dernier mot. Il se raconte qu’il serait en train de lever des fonds… pour une candidature aux législatives de l’an prochain ? A suivre.

Autre déconvenue pour Romain GRAU : le lendemain de l’échec de sa candidature devant la CNI, à Paris, c’est au Sud, à Barcelone, que ça se passait, le mercredi 8 juin 2016 : le parti de Gauche radicale (CUP) refusait de soutenir le budget du gouvernement catalan, présidé par une vieille connaissance de Romain GRAU, le philosophe-journaliste-sécessionniste Carles PUIGDEMONT. Ce dernier posera en septembre prochain la question de confiance pour tenter de conserver une majorité sur la poursuite du processus indépendantiste. Carles PUIGDEMONT n’a plus de majorité parlementaire car son groupe (CDC…), avec 62 députés sur 135, ne dispose pas même de la majorité relative face à l’ensemble de l’Opposition (en dehors de la CUP) qui compte 63 élus. La gestion du Parlement catalan s’annonce des plus difficiles et compliquées.

 

(Carles PUIGDEMONT recevant Romain GRAU, le 5 avril 2016, dans son bureau de Président de la Generalitat de Catalunya, à Barcelone).