(Communiqué)
Sophie Blanc (RN), députée de la 1re circonscription des P-O, nous communique avec prière d’insérer :
-“Lors de la séance de questions au Gouvernement de ce mardi 12 juillet à l’Assemblée
Nationale, j’ai mis le Gouvernement devant ses responsabilités quant aux problématiques d’eau, consécutives la forte sécheresse que rencontre notre département depuis le printemps 2022.
Malgré les quelques pluies de cette dernière quinzaine, tous les indicateurs sont au rouge, il est désormais temps de passer du constat à l’action : les rivières et sols sont asséchés et le niveau des nappes phréatiques est au plus bas. C’est toute l’économie locale (en particulier les filières touristique, agricoles et du bâtiment) qui se retrouve bouleversée à cause du manque d’eau.
Pour rappel, les Pyrénées-Orientales sont le seul département français contraint à des restrictions d’eau continues depuis juin 2022.
A titre d’exemple, sur certains endroits du territoire la garrigue meurt sur pied, au point
que les apiculteurs ne peuvent nourrir leurs abeilles : faisant chuter de façon vertigineuse la production de miel.
Quant aux nappes souterraines, leurs niveaux sont alarmants, au mieux à un niveau d’alerte renforcée, au pire à un niveau de crise. Et la ressource en eau potable est désormais en tension dans quarante-deux de nos communes.
Le Préfet Thierry Bonnier a réuni le 30 janvier dernier, en présence des inspecteurs de la mission interministérielle (que le Gouvernement a mandatée pour notre département) et d’experts, les élus des différents EPCI et les représentants des acteurs économiques, afin de définir un plan d’action avec tous les gestionnaires de l’eau et de la protection de l’environnement.
Pour conclusion, devant l’urgence de la situation, on se réunit beaucoup, on constate, on fait le bilan des carences du passé, on envisage, on se projette… Et malgré la venue des ministres Marc Fesneau et Agnès Pannier-Runacher, aucun plan d’actions concrètes ne sort des nombreuses séances de ces séances de « brain storming » !
Beaucoup de solutions sont pourtant sur la table et largement évoquées : contrôles et
économies d’eau drastiques, ou encore réutilisation des eaux usées, construction d’usines de désalinisation (avec une 1ère tranche évaluée à 70 millions d’euros), prolongement du tuyau du Rhône depuis l’Aude (chiffré à 250 millions d’€), des retenues collinaires, des canalisations de remontée des eaux des stations d’épuration de la plaine pour alimenter la rivière « la Têt » en amont, etc.
Tout en rappelant parallèlement que seulement 5% de notre agriculture est irriguée, contre 25% dans les régions méditerranéennes similaires en Italie ou en Espagne, il y a aussi un réseau existant de canaux à réhabiliter pour des coûts importants.
Les communes font déjà de gros efforts d’économies : l’eau filtrée des piscines est déjà largement recyclée pour l’arrosage des espaces verts urbains et le nettoyage de la voirie, tout en sachant que nous n’avons pas de visibilité sur tous les prélèvements et pas de structure qui centralise les informations sur la consommation ou l’état de la ressource.
Malheureusement, le Gouvernement n’avance rien de concret depuis ces différentes réunions organisées sous la houlette de la Préfecture, du département ou encore de la Chambre d’Agriculture, chacun se regardant en « chien de faïence » quand on évoque les budgets à y affecter.
Face à toutes ces problématiques et devant l’urgence de la situation, je réclame avec les élus de notre territoire, un véritable « Plan Marshall » pour l’eau dans les Pyrénées-Orientales via des garanties pérennes et des annonces claires sur financements, non seulement envers les filières économiques durement touchées, comme notre Agriculture et le Tourisme, mais aussi un arbitrage rapide quant aux déblocages d’enveloppes budgétaires sur les grands projets structurants.
Lors de sa réponse le Ministre Christophe Béchu s’est engagé à venir très prochainement dans les Pyrénées-Orientales, à l’occasion de la publication du rapport ministériel mi-avril, avec espérons-le des annonces enfin concrètes”.