En avançant l’idée originale de mettre à disposition du tribunal de grande instance (TGI) de Perpignan les locaux du Palais consulaire qui abrite les services administratifs de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Perpignan et des Pyrénées-Orientales, Bernard Fourcade, président de la CRCI du Languedoc-Roussillon, s’impose dans le projet de la future cité judiciaire perpignanaise comme un visionnaire inattendu.

En effet, jusqu’ici, ce sont les élus politiques locaux de tous bords qui tentaient d’avoir la main sur ce dossier sulfureux, car le déménagement annoncé du Palais du justice du centre-ville ne fait pas l’unanimité (loin s’en faut !), parmi les acteurs de la vie économique perpignanais : qu’il s’agisse des magistrats et des personnels du TGI certes, des avocats dont les cabinets d’affaires sont pratiquement tous implantés en centre-ville… et bien sûr des commerçants.

En ouvrant cette piste, jamais exploitée jusqu’ici, en proposant donc l’extension du Palais de justice dans le prolongement du Palais consulaire de la CCI, Bernard Fourcade fait montre là d’un acte particulièrement courageux par les temps qui courent, en prenant une décision doublement historique : vis-à-vis des ressortissants de la CCI, d’abord, puisque dans la foulée de cette proposition il projette l’institution consulaire dans un avenir prometteur (en la rendant plus accessible, plus fonctionnelle par une modernisation adaptée aux circonstances et à l’époque) ; vis-à-vis d’un commerce en centre-ville à l’agonie qui n’a surtout pas besoin de perdre des centaines et des centaines de clients (ce qui serait le cas en cas de fermeture du TGI !).

Bernard Fourcade innove – jamais jusqu’ici une telle initiative n’avait été ne serait-ce qu’imaginée pour ne pas dire envisagée ! – il déplace les lignes et reprend la main sur un dossier qui semblait très mal engagé.

Pour avancer, le président de la CRCI du Languedoc-Roussillon, en tandem avec son ami Jean-Pierre Navarro, président de la CCI de Perpignan et des P-O, n’hésitent pas à remettre en cause l’institution, à préparer le terrain “pour la relève”… Derrière tout ça il y a une stratégie très personnelle : Telle mesure marche ? On la généralise. Elle échoue ? On l’abandonne. Puisse-t-on, à l’avenir, gouverner enfin ainsi ! En tout cas, aujourd’hui, Bernard Fourcade et Jean-Pierre Navarro ouvrent la voie.

Un député, Jacques Cresta (PS) pour ne pas le citer, approuve la démarche et promet de la soutenir de toutes ses forces, en allant jusqu’à adresser une missive personnelle à la ministre de la Justice, Christiane Taubira, directement concernée par ce dossier.

Et c’est tant mieux ainsi !

Car ce n’est “qu’ainsi”, que le voeu du maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol (UMP), de garder son tribunal en centre-ville, pourra êttre exaucé.