Ce matin, dans le journal Le Figaro, Hermeline Malherbe (PS), présidente du Département, conseillère municipale de Thuir, fait une révélation qui pourrait déclencher un tsunami politique sur le sol roussillonnais…

“Nous avons oeuvré, avec la droite républicaine, pour qu’il n’ait pas toutes les manettes”, assume H&M à propos de Louis Aliot, élu maire de Perpignan, en juin dernier. “J’ai tout de même des inquiétudes quant à la force d’attraction qu’il exerce sur une partie de la droite. Certains élus sont tentés (…)”.

Il y a cependant nombre de faits qui ne collent pas du tout avec cette déclaration et qui interpellent :

1/Pourquoi alors, au moment des élections municipales, H&M est-elle partie se réfugier dans le cénacle de René Olive (PS comme elle) à Thuir, alors qu’elle habite et qu’elle exerce à Perpignan, plutôt que d’affronter directement et ouvertement Louis Aliot place de La Loge ?

2/Pourquoi alors, pour le second tour toujours des élections municipales, n’a t’elle pas soutenu une fusion, un rapprochement entre les listes du député Romain Grau (LaREM) – sur laquelle figurait son mari Vincent Malherbe… – et de la vice-présidente de la Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée, l’écologiste Agnès Langevine ? Tous les observateurs locaux s’accordent à reconnaître que ces “épousailles politiques” auraient pu changer la donne à l’arrivée.

3/Dès les premières heures de la victoire aux Municipales de Louis Aliot, c’est le chef-de-cabinet adjoint Stéphane Babey (époux de la journaliste de L’Indépendant, Sophie Torrent) d’H&M qui a rejoint la nouvelle municipalité dirigée par l’ex-député RN… Donc on peut aisément imaginer, subodorer, que pour une embauche aussi rapide d’un (très) proche de la présidente socialiste du Département, des liens sociaux existaient déjà. Mais pas dans le sens qu’elle décrit dans le quotidien Le Figaro !

4/Lors de l’élection du président de la communauté Urbaine Perpignan-Méditerranée Métropole (PMM), tout le monde sait, c’est un secret de polichinelle dans les états-majors des partis politiques locaux, que la présidente socialiste de la Région, Carole Delga, a elle en revanche oeuvré en jouant de toutes ses influences auprès de Robert Vila (maire LR/ Les Républicains de Saint-Estève et conseiller départemental des P-O) et de sa clique, afin de barrer la route à Louis Aliot. Mission accomplie, dans la douleur certes, mais réussie. A quelques mois des prochaines élections départementales (et régionales), en s’attribuant le rôle qu’aurait exercer réellement Carole Delga, H&M chercherait-elle à reprendre la main sur son territoire du Pays catalan ? Car parmi les élus de la droite républicaine qui siègent dans l’hémicycle départemental, et qui auraient pu flirter de près ou de loin, traficoter, avec Hermeline Malherbe – on pense là au sénateur Jean Sol, ou carrément au Premier Ministre Jean Castex – aucun n’est présent dans les effectifs de PMM.

Décidément, rien ne colle avec les propos d’H&M retranscrits ce mardi 13 octobre 2020 dans le journal Le Figaro. On ne voit pas où est la stratégie. En tout cas, la logique n’y trouve pas son compte. Tout cela semble bien surréaliste et sent la magouille en plein nez. Seule certitude : les élus de la fédération catalane du Parti Socialiste des P-O, du parti Les Républicains des P-O (LR’66), vont devoir maintenant s’expliquer devant leurs adhérents, militants, devant les électeurs tout simplement, tant la ficelle est un peu grosse.

L.M.