(Communiqué)
Communiqué de Port-Vendres et Portvendrais (JC Bisconte, Michel Sauvant) et du Collectif des Tamarins (Hervé Gardoux)
–“Port-Vendres : les trois découvertes récentes qui doivent condamner le 3e quai…
C’est en toute illégalité que les travaux engagés sur le port feraient table rase des découvertes récentes (d’avril à août 2023). Elles confirment que Port-Vendres abritait un vrai port antique et non pas un simple abri pour navigateurs égarés, comme certains le prétendent. On y trouve avant tout les ruines d’un bâtiment antique romain reconnu et homologué par le ministère des Arts en 1882, sans doute un temple secondaire comme il en existe dans les Aphrodision.
Rappelons les résultats de ces découvertes :
1- Dans des archives dont la trace avait été perdue, il existe des correspondances datées de 1881 entre les maires de Port-Vendres et de Perpignan, le préfet et le ministre de la Culture (des Arts). Elles révèlent une découverte sans précédent : « des ruines d’un bâtiment antique » romain, contenant des vestiges de mosaïques et différents objets dont deux grands blocs de marbre sculptés, ainsi que des tuiles de couverture. Ce bâtiment creusé dans le roc sur les pentes de l’anse Gerbal, était de dimension moyenne, de10m de long. La qualité de l’édifice a pu faire penser au temple de Vénus recherché. Les preuves de cette découverte ont été remises au musée de Perpignan pour les objets tandis que les rapports et les photographies étaient remis officiellement au ministère des Arts qui, on peut l’espérer, en a gardé la trace. C’est la seule fois qu’un authentique bâtiment romain, évoquant un temple, a été découvert dans le département. Cette inscription au Patrimoine national en 1882 en fait l’unique preuve recevable pour agréer le statut de Portus Vénéris. Il n’existe aucune trace d’un bâtiment équivalent ou approchant, que ce soit à Collioure ou ailleurs.
2- L’exploration des archives a également dévoilé un résultat inespéré : la preuve de la présence du temple de Vénus au centre du bassin. Sur des photographies datées de 1928 à 1935, le Pr Bisconte a identifié la présence de vestiges beaucoup plus importants que ceux évoqués précédemment. Il s’agit de dizaines de blocs taillés, de marbre, de calcaire ou de béton romain moulé, mis au jour lors de l’arasement de l’île et du démantèlement du fort de Vauban. Certaines de ces pièces monumentales, sans doute en marbre blanc, faisaient partie d’un escalier imposant qui subsistait encore aux abords du quai de la République. Ce sont certaines de ces pierres qui se sont retrouvées poussées à l’eau au bord du quai et mises au jour fortuitement lors des travaux illégaux de déroctage en 2019. Parmi ces pièces, l’une d’entre elles mérite une mention spéciale, il s’agit d’un important morceau de colonne polygonale de couleur blanche, qui est typique des édifices romains, probablement d’un grand temple, et qui porte le numéro d’identification 3, apposé sans doute par un archéologue. Ce sont des dizaines voire des centaines de ces vestiges qui ont ainsi été exhumés sous le fort de Vauban. Cette découverte archéologique sans doute la plus importante de ces dernières années valide totalement les découvertes du Pr Bisconte de 2018 sur l’île et la cité retrouvées. Elle invalide complétement la thèse des archéologues locaux (rapport Passarrius) qui prétendent que « il n’y avait rien d’antique à Port-Vendres » ni temple, ni port, ni île, et que tout résultait du passage des allemands en 1944 et des travaux du port en 1949, soit une erreur de datation de vingt ans.
3- Les découvertes et les fouilles des quinze épaves romaines échouées vers l’entrée du port actuel ont montré la richesse des vestiges du commerce maritime antique. Il faut les rapprocher de 2 hypothèses à valider, mais cohérentes, de structures portuaires faites dans l’anse des Tamarins : l’une vient des archéologues de l’INRAP en 2001 puis 2003, l’autre vient d’être déclarée au DRASSM par M. Sauvant qui interprète une photo aérienne d’archives de 1953.
Des vestiges de darses et de quais y sont possibles sous les fonds au vu des formes géométriques de zones foncées et de zones claires. Ces fonds sont dans environ un tiers des 60% de l’anse des Tamarins, qui n’ont officiellement jamais été fouillés. M. Sauvant démontre cette carence via les rapports de fouilles ou de sondages publics. Si les fouilles préventives valident ces hypothèses, ce serait une découverte qui conforterait l’argument d’un port antique et non d’un simple mouillage.
Les trois zones qui incontestablement sont antiques : l’anse des Tamarins, l’anse Gerbal, avec le bâtiment romain, l’île au temple identifié en 2018 et 2023, définissent un triangle qui est l’enveloppe du port primitif. Malheureusement c’est en plein milieu qu’a été projeté de bétonner des parties majeures qui n’ont jamais été fouillées. Dans ces conditions, un rapport en cours de constitution sera remis aux autorités y compris au Président de la République et à un niveau européen et international (l’UNESCO) pour exiger un moratoire afin que des vérifications et des fouilles complémentaires soient réalisées. Le préfet en instance de départ pour rejoindre le Présidant Macron à l’Elysée sera sans doute le mieux placé pour le défendre et l’expliquer aux instances gouvernementales. Un courrier et une copie des preuves récentes lui seront adressés avant son départ”.