*Laurent Malet, conseiller municipal, Ville de Saint-Laurent-de-la-Salanque

 

(Communiqué)

 

L’examen lors du dernier conseil municipal d’une nouvelle résolution consacrée aux projets d’urbanisation de notre village de Saint-Laurent-de-la-Salanque a à nouveau motivé de ma part un vote « contre »

Mais ça ne fait que me conforter dans les motivations qui m’ont conduit à me désolidariser du groupe majoritaire et à reprendre mon indépendance et ma liberté d’expression.

 

Une urbanisation sans concertation ni vision d’ensemble

En premier lieu je déplore le manque total de concertation autour de ces projets d’urbanisation, de densification de l’urbanisation de notre village. Contrairement aux engagements pris pendant la campagne, ces projets se sont décidés sans les Laurentins, sans même les riverains : ils se sont même décidés contre eux.

J’étais dans le groupe majoritaire à l’époque où ils nous été imposés : je n’ai pas le souvenir d’une concertation, ni même de l’exposé d’une vision pour Saint-Laurent-de-la-Salanque dans laquelle ces projets s’inscriraient.

Peu importe que ces projets aient failli voir le jour au précédent mandat, là encore contre la population : ils avaient été abandonnés, et pendant la campagne le maire et candidat avait même affirmé et écrit que ces projets ne verraient pas le jour et que si projet il y avait sur ces zones, ils se feraient dans la concertation. Un engagement ne peut pas être vain ni purement démagogique à des fins électorales !

 

Construire, pourquoi et dans quelles conditions pour le village et ses habitants ?

Je reste choqué par cette obsession d’urbanisation sans qu’elle s’accompagne d’une réflexion de fond sur les conditions d’accueil et de vie sur notre territoire : notre ressource en eau nous manque durablement.

J’ai lu pendant le conseil des extraits de la tribune publiée la veille (7 février 2024) et co-signée par 92 universitaires dont Henri Got, spécialiste incontestable des problèmes d’eau dans notre département :

« (…) Alors que les décisions politiques et économiques devraient systématiquement tenter d’anticiper ces changements globaux sur la base de constats scientifiques, il semble qu’a contrario nombre de projets continuent de se développer dans une inquiétante occultation de ces enjeux (…). On observe d’incessantes additions de nouveaux lotissements et de nouvelles zones pavillonnaires (…). Il s’agit d’une course chaotique, dans laquelle se mêlent intérêts politiques court-termistes et intérêts privés d’aménageurs et de promoteurs.
Chaque choix politique qui se fait aujourd’hui porte le poids toujours plus lourd des conditions de vie des années à venir (…) ».

Notre responsabilité d’élus est d’anticiper dans un monde complexe certes, mais dont certains changements sont prévisibles : continuer de densifier notre population, d’imperméabiliser les sols alors même que nous manquons et manquerons durablement d’eau c’est accélérer l’épuisement de nos ressources, créer les conditions des restrictions futures, condamner les cultures potagères privées, créer les racines de conflits d’usage avec l’agriculture, la population, l’économie !

Ces projets se font à la va-vite, pris par l’urgence de la loi ZAN, sans vision globale pour Saint-Laurent-de-la-Salanque, sans questionnement sur la diminution constatée au dernier recensement de notre population, sans étude ni échange ou débat sur nos besoins futurs, sans concertation avec la population sur l’avenir que nous souhaitons construire ensemble.

Absence de concertation (donc non-respect des engagements de campagne) et absence de prise en compte des enjeux environnementaux et sociétaux objectifs de notre territoire, ce sont les deux raisons qui m’ont conduit à voter une fois de plus contre les résolutions associées à ces projets d’urbanisation”.

 

Laurent Malet, conseiller municipal – Saint Laurent-de-la-Salanque